Présidentielles

Hollande abat ses cartes santé

Publié le 03/02/2012
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François Hollande, peu disert sur la santé la semaine dernière lors de la présentation de ses

Crédit photo : ©DR

Après la finance, les banques et le chômage, on dirait que l’ennemi n°1 de François Hollande est le désert. Médical en l’occurrence. « Garantir l’accès à la santé pour tous » était, en effet, l’un des principaux thèmes du forum « La santé est notre avenir » organisé par le PS et que le candidat devait clôturer hier jeudi (voir legeneraliste.fr). Crise économique oblige, ce sujet avait été, jusque-là, un peu mis de côté.

Auparavant, le député de Corrèze avait déjà levé un coin du voile sur ses intentions en présentant le 23 janvier ses «?60 propositions?» dont 4 concernent de près ou de loin la santé. S’il était élu Président, le député de Corrèze, qui plaide pour « une meilleure répartition des médecins » s’attaquerait, en priorité, aux déserts médicaux en proposant de créer des « pôles de santé de proximité ». Objectif affiché : garantir un délai d'une demi-heure pour accéder aux soins d'urgence.

Décidément, les généralistes n’ont pas été oubliés. Le candidat socialiste s’engage aussi à « augmenter » leur part de « rémunération forfaitaire ». Les professionnels de santé de secteur II seraient, en revanche, pénalisés, François Hollande se faisant fort d’« encadrer » leurs dépassements. Mais il n’ose pas toucher à la liberté d’installation et compte, s’il est élu, revenir sur le « droit d’entrée dans le dispositif de l’aide médicale d’État ».

Plus audacieux sur la question de l’euthanasie, le candidat socialiste propose que tout majeur « en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable (puisse) bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Les militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) ont aussitôt salué cette prise de position.

La semaine dernière, François Hollande avait reçu, à son QG de campagne, une délégation de MG France. Le candidat PS se serait montré « à l’écoute » et soucieux d’avoir des « remontées du terrain », surtout sur le sujet de l’accès aux soins. Il a embrayé mardi en rencontrant cette fois la CSMF. Et le charme a agi :

« C’était un entretien constructif. Maintenant s’il est élu, il va falloir passer de la parole aux actes.Naturellement, nous lui avons dit que nous étions prêts à travailler avec lui pour peu que le dialogue social soit maintenu et pour peu que l’on soit respecté », a expliqué à la sortie Michel Chassang. Le leader de la Conf’ se montrant par ailleurs en phase avec l’approche du candidat PS, négociée sur les dépassements et non coercitive sur les installations. Le matin, les initiateurs du «?Manifeste pour une santé solidaire », François Bourdillon, Olivier Lyon-Caen et Didier Tabuteau avaient été reçus par François Hollande.

Giulia Gandolfi

Source : lequotidiendumedecin.fr