D ANS l'arsenal thérapeutique de l'hypertension artérielle essentielle, les inhibiteurs calciques ont parfois été contestés. Accusés de « moins combattre les conséquences de l'hypertension artérielle que d'autres classes thérapeutiques », une réhabilitation de leurs effets bénéfiques a été réalisée au travers de plusieurs larges études cliniques internationales, comme SYSTEUR, INSIGHT, NORDIL, STOP2... Aujourd'hui, souligne le Pr Michel Galinier (Toulouse), les inhibiteurs calciques « sont lavés de tous soupçons vis-à-vis de l'HTA », et cette classe « injustement décriée reste une thérapeutique de choix à prescrire en première intention dans l'HTA essentielle, nécessitant le moins de surveillance ».
Les dihydropyridines de longue durée d'action figurent parmi les molécules préconisées en première intention par les dernières recommandations de l'ANAES (avril 2000).
L'arrivée sur le marché français de Lercan, dont le principe actif est la lercanidipine, une dihydropyridine de longue durée, s'inscrit donc dans le traitement recommandé de l'HTA essentielle. Lercan agit en bloquant sélectivement les canaux calciques voltage-dépendant de type L et, de ce fait, bloque l'entrée du calcium dans les cellules musculaires lisses.
Mais l'originalité de cette nouvelle molécule, par rapport à celles de la même classe thérapeutique, réside dans sa haute lipophilie, par une distribution tissulaire rapide généralisée et par sa forte sélectivité vasculaire. Si elle possède, par comparaison avec les autres dihydropyridines, une demi vie relativement courte, elle a une action progressive et prolongée par son activité pharmacologique liée à sa lipophilie. En effet, la lercanidipine agit en pénétrant dans la double couche lipidique de la membrane des cellules musculaires lisses vasculaires. Stockée au sein de la membrane, elle est ensuite relarguée de façon progressive, lente (c'est là l'originalité de la molécule), vers son site d'action : les récepteurs de type L auxquels elle va se fixer. L'entrée du Ca dans la cellule est alors bloquée, engendrant une vasodilatation artérielle qui aboutit à la diminution des résistances artérielles périphériques.
L'action antihypertensive de Lercan 10 mg débute de façon progressive, sans à-coup, limitant les effets secondaires, permettant une bonne tolérance et avec une action prolongée assurant une bonne couverture des 24 heures.
Pour l'obtention de l'AMM, plus d'une cinquantaine d'études cliniques incluant plusieurs milliers de patients ont été réalisées depuis 1988 jusqu'à maintenant. Au travers de ces études qui ont permis de comparer l'efficacité de Lercan au placebo, à d'autres molécules antihypertensives de référence (bêtabloquants, IEC, autres inhibiteurs calciques...), il s'est avéré que l'efficacité clinique de Lercan à la dose de 10 mg/jour est significativement supérieure à celle du placebo sur la réduction des chiffres tensionnels. Ces travaux montrent que Lercan est aussi efficace que d'autres inhibiteurs calciques et peut être associé à un antihypertenseur d'une autre classe. Il apparaît aussi efficace que le captopril avec une tolérance équivalente.
Sur le long terme, la lercanipidine présente une efficacité sur les chiffres tensionnels tant systoliques que diastoliques. Enfin, chez le sujet âgé, chez qui aucune adaptation posologique n'est nécessaire, Lercan 10 mg est efficace et bien toléré, de même que chez l'insuffisant rénal ou hépatique.
Un atout majeur de cette molécule
L'excellente tolérance de Lercan 10 mg/jour est un atout majeur de cette molécule. Une méta-analyse incluant 1 768 patients, dont 1 128 traités par 10 mg/jour et 460 par 2 0mg/jour, retrouve moins de 1 % d'dèmes périphériques des membres inférieurs. Les flushs et céphalées sont en faible pourcentage (1,06 et 2,30 % pour Lercan titré à 10 mg).
En cas d'arrêt du traitement, on constate l'absence d'échappement ou d'effet de rebond.
Sur la fonction cardiaque, Lercan est dépourvu d'effet inotrope négatif. Comme la vasodilatation se fait de manière progressive, les cas d'hypotension aiguë avec tachycardie réflexe ont été rarement observés lors de la prise en charge des patients hypertendus.
Commercialisé depuis cinq ans dans de nombreux pays (5 millions de patients ont déjà été traités par la lercanidipine), aucun incident majeur de pharmacovigilance n'a été recensé.
La posologie usuelle est de un seul comprimé par à 10 mg, éventuellement le traitement peut être instauré à 5 mg chez certains patients chez qui cette dose peut se révéler suffisante. On préconise la prise le matin au petit déjeuner, pour éviter une ingestion au milieu d'un repas très gras, ce qui nuirait à l'efficacité de la molécule hautement lipophile.
Conférence de presse des Laboratoires Pierre Fabre Cardio-Vasculaire, avec la participation des Pr Michel Galinier (CHU Rangueil, Toulouse), Dr Jean-Pierre Marcantoni (cardiologue, Paris).
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