LE QUOTIDIEN - La question de la santé du président de la République doit-elle rester un sujet privé, protégé par le secret médical, ou nécessite-t-elle d’être traitée dans le débat public ?
JEAN-LUC MÉLENCHON - Tous les citoyens ont droit à la confidentialité concernant leur santé. Il en est de même pour le président de la République. C’est uniquement dans le cas où un problème de santé porterait gravement atteinte à l’exercice des fonctions présidentielles qu’il pourrait en être fait état. La focalisation sur la santé du président est surtout un symptôme de la concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme sous la Ve République. Dans la VIe République que je défends, la fin de la monarchie présidentielle et la primauté de l’Assemblée nationale rendront moins centrale la question de la santé du président de la République.
Quels enseignements tirez-vous des événements survenus à cet égard lors des mandats de Georges Pompidou et de François Mitterrand ?
Je constate que les polémiques auxquelles a donné lieu leur état de santé réel ou supposé ont été dominées par une forme de harcèlement et de voyeurisme qui n’ont pas leur place en République.
Envisagez-vous de prendre personnellement des engagements pour garantir, si vous êtes réélu, la transparence au sujet de l’information sur votre santé ?
Je considère que la transparence ne doit porter que sur les informations ayant un impact sur l’exercice de la fonction présidentielle.
Pensez-vous que la Constitution soit suffisamment précise pour les cas d’empêchement médical du président ?
Le Front de Gauche propose de sortir de la monarchie quinquennale actuelle en confiant à une Assemblée constituante élue par les citoyens le soin d’écrire une nouvelle Constitution. Dès lors, je pense qu’on ne devrait pas accorder plus d’importance à la santé du président qu’à celle des membres du gouvernement et des parlementaires.
En tant que candidat, êtes-vous disposé à fournir des informations concernant votre état de santé actuel ?
Je ne vois pas quel serait l’intérêt de telles informations pour le débat public et la démocratie. Sauf, je le répète, en cas de problème de santé empêchant le futur président d’exercer ses fonctions. Mon médecin se félicite de ses performances : je suis en parfait état de santé.
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