A 79 ANS, Jacques Rivette a toujours la passion du cinéma. Celle qui lui a fait quitter Rouen, où il est né le 1er mars 1928, pour Paris, qui l'a conduit à fonder « la Gazette du cinéma » en 1950 et à diriger « les Cahiers du cinéma » de 1963 à 1965, qui, enfin et surtout, l'a fait devenir cinéaste et signer une vingtaine de longs métrages. Le dernier, « Ne touchez pas la hache », adaptation de « la Duchesse de Langeais », de Balzac, avec Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, sort sur les écrans mercredi prochain.
Mais dès cette semaine, et jusqu'au 30 avril, les cinéphiles ont rendez-vous avec le réalisateur le plus exigeant de la Nouvelle Vague, grâce à la rétrospective intégrale que propose le centre Pompidou. Intégrale, vraiment, puisque les différentes versions, courtes et longues, de films comme « l'Amour par terre » « la Belle Noiseuse » « Out 1 » ou « Va savoir » sont au programme, ainsi qu'un inédit (« Noroît », tourné en 1975, avec Géraldine Chaplin et Bernadette Lafont) et trois documents clés dans lequels Rivette commente son travail.
C'est après un court métrage, avec « Paris nous appartient » (1958), que commence l'aventure en tant que réalisateur. On y trouve, déjà, la réflexion sur les rapports ambigus que la fiction entretient avec le réel, dont les répétitions théâtrales sont une expression privilégiée. La présentation, ce soir à 20 h 30, sera suivie d'une discussion avec Dominique Païni, à l'occasion de la sortie du film, restauré, en DVD (MK2, avec un bonus de Dominique Païni, « Paris appartient au cinéma »).
Un coffret et un livre.
Les films de Rivette sont des labyrinthes, des jeux de pistes (c'est le titre de la rétrospective). Ils parlent de complots, de sociétés secrètes. Ceux qui ont travaillé avec le cinéaste, entre autres son scénariste préféré Pascal Bonitzer, participeront le samedi 21 avril, de 14 h 30 à 19 heures, à une rencontre intitulée par clin d'oeil « Les sociétés secrètes de Jacques Rivette ». Lui-même sera présent le 22 mars à 20 h 30 pour la projection de « Une aventure de Ninon » (court métrage) et « Paris s'en va » (réalisé en 1980 pour l'Année du patrimoine). A signaler aussi, le 13 avril à 20 h 30, une séance débat proposée par « les Cahiers du cinéma » autour du film qui compte le plus pour eux, « le Pont du Nord ».
Les amateurs pourront aussi se reporter au coffret Jacques Rivette d'Arte Vidéo* : six films restaurés (« l'Amour par terre », « Hurlevent », « la Bande des quatre », « la Belle Noiseuse », « Haut Bas fragile » et « Secret Défense ») accompagnés de quatre bonus, dont un entretien inédit avec le réalisateur. Et encore, un livre, « Jacques Rivette, secret compris », d'Hélène Frappat (Editions des Cahiers du cinéma, 192 pages, 23 euros).
Programme complet : www.centrepompidou.fr.
* Sorti en 2002, 82 euros, arteboutique.fr.
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