Souvenez-vous... Au printemps 2008, Roselyne Bachelot lâchait tout à trac : « Les professionnels de santé n’ont pas besoin d’être surveillés comme des enfants et que l’on vérifie s’ils ont bien effectué telle ou telle démarche de formation ! » Cette petite phrase enterrait un dispositif d’obligation de formation quasi-bouclé et faisait entrer les médecins dans l’ère du Développement Professionnel continu. D, P, C... Trois lettres, qui depuis la loi HPST réunissent sous le même chapeau FMC et EPP. Coquetterie politique de la part de l’ancienne ministre de la Santé ? Affaire de gros sous ? A moins qu’il ne s’agisse de la volonté louable, d’allier dans une même dynamique, formation et compétence... Sans DPC, la France serait en effet restée le seul pays au monde à dissocier FMC et EPP. La recertification étant la règle aux Etats-Unis. Canada et Australie préconisant l’acquisition de points de formation périodiques. Québécois et Anglais s’appuyant sur des programmes autogérés de DPC.
Notre DPC à la française s’articule en quatre étapes successives selon un schéma cognitif de validation d’acquisition des compétences : maintien des connaissances, analyse des savoir-faire, mises en pratique et retro-actions. Pour séduisant qu’il soit au plan intellectuel, ce dispositif apparaît diablement complexe. Chaque programme se décline sur plusieurs mois. Il doit suivre des orientations nationales ou régionales, être validé en commission scientifique, avec le concours de la HAS pour la méthodologie...
Nombre de médecins trouveront sans doute dans tout cela un encouragement à l’imagination. Et, c’est vrai, les reportages que nous proposons cette semaine dans notre dossier attestent du caractère vivifiant de la démarche. Pour autant, d’autres y verront peut-être une mécanique fastidieuse. Le risque existe à l’évidence d’une standardisation de la pratique qui effraierait les praticiens. Recos, Capi, P4P, DPC... Ces derniers temps, l’étau se resserre autour de vos pratiques. C’est sans doute inévitable. Souvent mise en cause lors des Assises du médicament, la qualité de la formation des médecins pourrait, d’ailleurs, un jour devenir un droit pour les patients. Pour autant, les décideurs doivent savoir jusqu’où ne pas aller trop loin, car on sait les médecins jaloux de leur indépendance. Alors, de grâce,
faisons tout pour que le DPC ne soit pas vécu comme un nouveau « machin ». Et pour que sa mise en pratique soit aussi simple qu’un jeu d’enfants !
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