L ORS d'une visite à l'institut Curie, à Paris, consacrée à la nouvelle unité de sénologie interventionnelle - l'institut prend en charge 25 % des cancers du sein en France -, le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, a interrogé les spécialistes de sénologie de l'institut Curie sur l'évolution du plan cancer, lancé, en février 2000, par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry, et la secrétaire d'Etat à la Santé, Dominique Gillot. Un programme quinquennal, prévoyant notamment que les Françaises âgées de 50 à 74 ans bénéficieront d'un dépistage organisé du cancer du sein (« le Quotidien » du 3 février 2000). « Où en est-il et que faudrait-il faire pour améliorer la situation ? », a-t-il demandé aux médecins. « On nous reproche de ne pas nous intéresser assez au cancer et beaucoup trop à d'autres pathologies, a-t-il ajouté. Je suis ministre de la Santé pour la troisième fois et sûrement la dernière. J'ai un an pour faire quelque chose. »
Aux praticiens de l'institut qui faisaient remarquer à Bernard Kouchner que les équipements, notamment les « machines de radiothérapie », et les moyens étaient « inégalement répartis en France », le ministre a répondu que la répartition de ces matériels était « politique » et que cela était « grotesque ».
Les médecins de l'institut de cancérologie ont fait valoir que « si l'on voulait être efficace dans la lutte contre le cancer », il fallait pouvoir disposer de « réseaux de banques de tumeurs, gérées et efficaces ».
D'autres problèmes ont également été soulevés par les praticiens : le manque de cancérologues, l'inadaptation des structures du fait de leur diversité, le besoin d'information. En ce qui concerne la pénurie de médecins dans cette discipline, un praticien a mis en cause le manque de débouchés en cancérologie. « Les cancérologues veulent faire de la recherche. Ce qui est possible dans les centres de cancérologie. Or les places sont limitées. » En outre, selon les médecins, le cancer du sein mérite de faire l'objet d'une information plus importante encore : « Dans certaines régions, comme l'Ile-de-France, il y a trop de dépistage. On commence souvent à partir de 40 ans, au lieu de 50, selon les recommandations. En revanche, certaines populations échappent totalement au dépistage. Il faut faire mieux. La mortalité par cancer du sein diminue. C'est en partie dû au dépistage précoce. La taille des tumeurs dépistées est passée de 45 à 25 millimètres. »
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