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C' EST dans le fracas des 120 camions spécialement mobilisés pour la mise en place de l'album, que le silence qui a entouré la réalisation du 31è Astérix a été brisé mercredi dernier, jour de la sortie française et européenne d'« Astérix et Latraviata ». Un concert de louanges - logique en cette année Verdi - a salué ce nouvel opus qui a été tiré d'office à 3 millions d'exemplaires pour la France et 8 millions pour l'Europe ; cela veut dire que d'ici peu, un foyer français sur dix savourera les aventures du petit Gaulois et de sa bande.
Le cur battant plus qu'à l'accoutumée, car on savait qu'à Condate, le nom celte de Rennes, entre deux batailles avec les Romains et autres démêlées avec des pirates, le héros est tenté par l'amour d'une belle : c'est tout ce qu'avait révélé Albert Uderzo des nouvelles aventures de ses personnages, ménageant un suspense qui fait partie de la stratégie de vente.
Car on est loin de la diffusion artisanale du premier album sorti en 1961 - deux ans après la naissance d'Astérix dans le tout premier numéro du journal « Pilote » - qui avait été tiré à 6 000 exemplaires. Les trente premiers albums se sont vendus au total à 300 millions d'exemplaires dans le monde, dans 127 langues et dialectes et le précédent, « la Galère d'Obélix », a trouvé 2,6 millions d'amateurs en 1996. L'enjeu est donc de taille pour les éditions Albert-René qui visent encore plus d'acheteurs ; à juste raison, puisqu'un sondage réalisé le mois dernier a révélé qu'Astérix était le héros préféré de 53 % des Français, devançant Tintin (48 %), Lucky Luke (34 %) et Gaston (33 %).
A l'appui, le succès du film de Claude Zidi en 1999, « Astérix et Obélix » : 10 millions de spectateurs en six mois et bientôt la suite, « Astérix et Cléopâtre », et encore la faveur du Parc Astérix qui reçoit 1 800 000 visiteurs par an alors qu'il n'est ouvert qu'à la belle saison.
Si Albert Uderzo, qui réalise non seulement le dessin mais aussi le texte depuis la mort de René Goscinny en 1977, soit 7 albums en solo et 24 en commun, a d'ores et déjà décidé qu'Astérix ne lui survivrait pas, il n'attend aujourd'hui qu'une idée pour poursuivre la série. La suite donc au prochain numéro.
« Astérix et Latraviata », éditions Albert René, 48 pages, 56 F (8,54 euros).
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