« 80 % de patientes de 50 à 74 ans ayant bénéficié d’une mammographie dans les deux ans ». Parmi les objectifs fixés par la nouvelle convention dans le cadre du paiement à la performance, celui qui concerne le dépistage du cancer du sein reste très contesté, de nombreux praticiens estimant difficile d’être moteur sur un acte dont la prescription et la réalisation leur échappent. Hasard ou coïncidence, les nouvelles recommandations de la haute autorité de santé parues ce vendredi pourraient bien changer la donne en recentrant en partie le dépistage organisé sur les professionnels de santé et notamment sur le médecin traitant.
Saisie par direction générale de la santé, la HAS s’est en fait penchée sur les moyens à même d’optimiser la participation des femmes au programme de dépistage. Après s’être prononcée en faveur d’un renforcement du dépistage organisé –DO- au détriment du dépistage individuel – DI- (voir encadré), l’agence formule plusieurs propositions visant à inciter patientes et professionnels de santé à y adhérer d’avantage.
Le généraliste prescripteur
Concernant les professionnels de santé, « le circuit de dépistage du cancer du sein peut encore totalement échapper au médecin traitant, puisque les femmes sont directement invitées à participer au dépistage par les structures de gestion, et que la femme est libre de choisir le médecin auquel sont envoyés les résultats » souligne la HAS. Et de proposer de « remettre les médecins au cœur du dispositif de DO en leur permettant de le prescrire et de disposer d’indicateurs de suivi de leur patientèle ». En d’autres termes, si le ministère suit les préconisations de la HAS, généralistes et gynécologues pourraient bientôt être libres de prescrire à leur patiente une mammographie dans le cadre du dépistage organisé via un libellé spécifique sur l’ordonnance. L’idée n’est pas de les substituer aux structures de gestion mais plus d’avoir une action complémentaire. En parallèle, la HAS plaide aussi pour une transmission systématique des résultats (quels qu’ils soient) de la mammographie de DO au médecin traitant et au gynécologue, si la patiente l’accepte .Enfin, l’agence propose de développer des actions d’information et de formation destinées aux gynécologues et aux médecins généralistes, portant notamment sur l’intérêt, les limites et les modalités du DO, les conditions et modalités de recours au DI ainsi que les freins à la participation au dépistage.
Concernant les patientes, La HAS met également l’accent sur l’information et recommande « de s’assurer que les conditions sont réunies pour permettre un choix libre et éclairé des femmes concernant leur participation ou non au dépistage du cancer du sein ». Avec là encore un rôle accru pour les médecins traitants et les gynécologues qu’elle propose « d’associer plus étroitement aux processus d’élaboration des contenus des messages d’information et de communication relatifs au DO ».
Ainsi, dans la droite ligne de ce qu’elle avait préconisé pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, la HAS semble vouloir redonner la main, au moins en partie, aux généralistes pour le dépistage du cancer du sein…
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