La mastectomie bilatérale prophylactique réduit la morbidité psychologique

Publié le 14/01/2001
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L A mastectomie bilatérale prophylactique peut diminuer significativement le développement du cancer du sein chez les femme présentant ce risque. Mais qu'en est-il de l'impact psychologique et social de cette chirurgie ? Des chercheurs londoniens ont mené l'investigation à l'aide d'entretiens et de questionnaires chez 143 femmes à risque.

Les résultats sont contrastés selon qu'elles ont accepté ou refusé de se soumettre à la chirurgie. Chez les 79 d'entre elles qui ont choisi la chirurgie, la morbidité psychologique a significativement diminué au cours du temps : 58 % en préopératoire versus 41 % six mois après l'intervention (p = 0,04). En revanche, le niveau de morbidité psychologique chez les 64 femmes qui ont décliné la proposition est resté constante au cours du temps : 57 % au départ et 43 % après six mois (p = 0,08). Une tendance à une anxiété spontanée élevée apparaît plus courante chez les femmes qui ont décliné la proposition chirurgicale (p = 0,006).

L'aide apportée par le dépistage

Au total, les patientes qui acceptent pensent davantage que le développement du cancer va être inévitable que celles qui déclinent, ces dernières étant plus confiantes dans les possibilités d'aide apportée par le dépistage. Ce groupe tend à utiliser le détachement (« j'essaie de ne pas y penser ») comme méthode pour affronter leur problème, davantage qu'une approche plus directe de la question (« je fais un plan d'acion et je m'y tiens »), ce qui représente la méthode de prédilection des femmes qui acceptent le traitement chirurgical.
Le confort et le plaisir sexuels ont été évalués chez toute les participantes. On n'observe pas de modifications significatives au fil du temps dans un groupe comme dans l'autre. Il est important de noter que les femmes qui ont eu l'intervention chirurgicale (la plupart d'entre elles ont eu une reconstruction immédiate) ont conservé une bonne image de leur corps et ne rappportent que peu ou pas de modification d'activité sexuelle.

Mal Bebbington Hatcher et al. « British Medical Journal », 13 janvier 2001, pp. 76-79.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6834