EDITORIAL

La maturité

Publié le 09/12/2010
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Depuis la première angioplastie coronaire réalisée en 1977 par Andreas Grüntzig, à Zurich, la cardiologie interventionelle n’a cessé de se développer et est devenue rapidement une spécialité à part entière. De nombreuses étapes ont été franchies, non seulement dans le domaine des pathologies coronaires, mais également dans le domaine valvulaire, myocardique et rythmologique. Ainsi, la première angioplastie coronaire à la phase aiguë de l’infarctus à été réalisée dès le début des années 1980. En 1986, première valvuloplastie mitrale par Inoué au Japon, première dilatation aortique par Alain Cribier à Rouen et première pose d’un stent coronaire par Jacques Puel à Toulouse. Première alcoolisation septale dans le traitement des cardiomyopathies obstructives en 1995 par Sigwart en Suisse, première approche radiale par Lucien Campeau au Québec en 1998, premier stent actif en 1999 par Jacques Puel à Toulouse, première valve aortique percutanée par Alain Cribier en 2002... On pourrait égrener toutes ces premières en cardiologie interventionnelle, qui, au fil du temps, après des controverses initiales, sont devenues des valeurs sures.

La cardiologie interventionnelle est maintenant une spécialité mature, qui a su prendre du recul, parfois se remettre en question et établir des standards dans les définitions, les approches techniques et poser les bases fondamentales de la recherche clinique. La France, sur ce point, n’a rien à envier aux autres pays européens et est dans certains domaine plutôt en avance, avec un niveau global au dessus de la moyenne : approche radiale réalisée dans plus de 50% des angioplasties coronaires, rythmologie interventionnelle de pointe, registres multicentriques sur l’angioplastie du tronc commun traitement des bifurcations coronaires… Tout cela repose sur une histoire, une culture et le dynamisme de la cardiologie interventionnelle française liés à la création dès le début des années 1980 du groupe d’hémodynamique de la société française de cardiologie (devenu groupe athérome et cardiologie interventionelle dans les années 1990 sous l’impulsion de Jacques Puel), du congrès High-Tech à Marseille sous celle de Bernard Valeix, du congrès du PCR qui initialement était une réunion nationale à Toulouse organisée par Jean Marco et Jean Fajadet, du groupe des jeunes cardiologues interventionnels (GRCI), créé au début des années 1990 à l’initiative d’Yves Guérin et des nombreux ateliers techniques organisés par les centres de référence depuis de nombreuses années.

Dr Thierry Lefevre, Institut hospitalier jacques Cartier, Massy.

Source : Bilan spécialistes