Un arrêt historique. C’est ainsi que Georges Fenech a qualifié la décision de la cour d’appel de Paris, qui a confirmé le 2 février la condamnation pour escroquerie de deux structures de la scientologie française. « En France, on peut considérer que la scientologie, qui n’a d’église que le nom, a ses jours comptés. En cas de prochaine condamnation, elle encourt quasi automatiquement la dissolution », se réjouit le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). « Cette condamnation est une décision importante au regard des nombreuses victimes de cette organisation sectaire, dont le but lucratif ne fait plus aucun doute », a-t-il également ajouté.
La cour d’appel a condamné les deux structures à 400 000 et 200 000 euros pour escroquerie en bande organisée. Elle leur reproche d’avoir profité de la vulnérabilité d’anciens adeptes pour leur soutirer de fortes sommes d’argent. La cour a également confirmé ou alourdi les peines prononcées en 2009 à l’encontre de cinq scientologues. Pour protester contre cette décision, environ 250 adeptes se sont rassemblés devant le palais de justice de Paris. Durant plus d’une heure, ils ont brandi des pancartes qui proclamaient « J’ai droit à ma religion », ou encore « Non à un procès en hérésie ». Dès l’annonce de la condamnation, l’association a fait savoir qu’elle allait se pourvoir en cassation. L’organisation « connaît bien les méthodes procédurières et dispose de moyens financiers importants », a admis le président de la Miviludes. « Il faut s’attendre à une action internationale devant toutes les instances européennes et mondiales, ce qui ne changera pas le point de vue de la France. »
Plusieurs rapports parlementaires classent l’Église de scientologie parmi les sectes. Cette organisation, créée en 1954 par Ron Hubbard, un écrivain américain de science-fiction, revendique 10 millions d’adeptes dans le monde et 45 000 dans l’Hexagone.
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