ANTIQUITES
PAR FRANÇOISE DEFLASSIEUX
A l'origine, c'est-à-dire en 1991, il y avait ce salon, quasi confidentiel au début. Les commissaires-priseurs n'ont pas tardé à rebondir sur l'événement, suivis par les musées qui ont saisi l'occasion pour sortir de leurs réserves les bonnes feuilles qui y sont généralement cachées.
A tel point que cette célébration de l'uvre sur papier au crayon, à la plume, au pastel ou à l'aquarelle, est devenue un événement culturel parisien qui attire dans la capitale de nombreux marchands et visiteurs étrangers.
Le dessin, en dehors de son intérêt artistique, a aussi le mérite de mettre les grands maîtres à la portée, non pas de tous, mais d'un plus grand nombre d'amateurs d'art.
Le Salon du Dessin, qui ne présente que des feuilles sélectionnées, encadrées et à l'authenticité garantie, n'est certes pas le lieu où l'on peut chiner un petit crayon anonyme à quelques centaines de francs, mais les prix, qui s'échelonnent entre 10 000 F et un million, offrent un large éventail d'artistes anciens ou modernes, avec solide garantie à l'appui.
Il réunit vingt-cinq exposants spécialisés, dont la moitié non-français, avec des uvres d'artistes connus ou anonymes, du XVIe au XXe siècle, toutes de qualité.
Le salon fait la part belle aux dessins anciens, mais les galeries XXe siècle y sont de plus en plus nombreuses, et d'autant plus intéressantes que les dessins modernes, encore nombreux sur le marché, sont, à qualité égale, nettement moins chers que les uvres anciennes.
Salon du Dessin : du mercredi 21 au lundi 26 mars, 12 h-20 h 30 (jusqu'à 23 h jeudi et lundi). Salons Hoche (9, avenue Hoche, 75008 Paris).
Entrée : 60 F (catalogue inclus).
Le dessin dans les musées parisiens
O N ne peut ni toucher ni acheter, mais on peut voir, et il ne faut pas s'en priver. Les musées ont souvent dans leurs cartons des collections de dessins trop abondantes et surtout trop fragiles pour être exposées en permanence. Cette ou ces « semaines du dessin » sont une occasion d'organiser une brève exposition, avec ou sans thème.
Musée Bourdelle
Avant toute sculpture, il y a un dessin et tout sculpteur est donc, forcément, un dessinateur. Le musée conserve environ 6 000 dessins de Bourdelle, légués par la femme et la fille de l'artiste, sur les sujets les plus divers. Le thème choisi concerne le théâtre des Champs-Elysées à la décoration duquel Bourdelle contribua pour une bonne part. On y verra toutes ses études préparatoires pour les frises mythologiques du hall et du pourtour des loges.
16, rue Antoine-Bourdelle, 75015 Paris.
Bibliothèque historique de la Ville de Paris
La bibliothèque propose, à travers les aquarelles de Théodore Hoffbauer (1839-1922), des « restitutions exactes de Paris à différentes époques ».
24, rue Pavée, 75004 Paris.
Musée de la Vie romantique
Une sélection d'uvres sur papier du peintre Ary Renan (1857-1900) appartenant à un fonds inédit acquis par le musée en 1997-98.
16, rue Chaptal, 75009 Paris.
Ecole des Beaux-Arts
« Dessins en cours... à l'école des Beaux-Arts »
La plus importante, numériquement, de toutes ces expositions, regroupe des dessins exécutés par les élèves des Beaux-Arts depuis sa fondation en 1648 ! Il s'agit essentiellement d'académies masculines (plus rarement féminines) exécutées d'après l'antique ou sur le modèle vivant du XVIIe au XXe siècle. Ce fonds a été enrichi au fil des siècles par des donations de dessins italiens, français, flamands, dans un souci pédagogique.
13, quai Malaquais, 75006 Paris.
Musée Jacquemart-André
L'exposition regroupée dans la chambre d'Edouard André est un hommage, à travers quelques uns de ses 4 000 dessins, au marquis Philippe de Chennevières-Pointel, inspecteur des musées et organisateur, sous le Second Empire, des grandes expositions (dont le fameux Salon), directeur des Beaux-Arts à partir de 1873. Chennevières fut aussi un collectionneur éclairé et classique. Il avait réuni environ 4 000 dessins français des XVIIe et XVIIIe siècles, qui furent dispersés après sa mort.
158, boulevard Haussmann, 75008 Paris.
Musée Condé à Chantilly
Le château de Chantilly, propriété de l'Institut, réuni à Paris pour cet hommage au dessin, a choisi dans l'abondante collection laissée par le duc d'Aumale quelques beaux paysages du XVIe au XIXe siècle, à la plume, au lavis ou à l'aquarelle, qui appellent surtout l'attention sur les artistes français qui travaillaient à Rome au XVIIe siècle, autour de Poussin, de Gaspard Dughet son jeune beau-frère, et de Claude Lorrain. On y verra aussi un « transparent » XVIIIe dû à Carmontelle, qui déroule en continu un paysage de plusieurs mètres de long. Cette attraction scientifique du temps de Louis XVI n'a rien perdu de son intérêt.
60 500 Château de Chantilly.
Paysages chefs-d'uvre du cabinet des dessins de Chantilly du mercredi 14 mars au lundi 4 juin, chaque jour sauf mardi, 10 h-18 h.
Les musées Carnavalet, Cognacq-Jay et la Bibliothèque Nationale
Participent aussi à cet hommage au dessin et à l'aquarelle, avec des sélections de qualité, mais sans thème particulier.
Musée Carnavalet (29, rue de Sévigné, 75003 Paris).
Musée Cognacq-Jay (3, rue Elzévir, 75003 Paris).
Bibliothèque nationale (58, rue de Richelieu, 75002 Paris).
Les choses rares étant infiniment plus attractives que celles ouvertes à tous, ces expositions exceptionnelles ne sont accessibles que sur inscription préalable. Contacter le 01.45.22.54.74.
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