Le danger des expositions aux rayons ultraviolets artificiels et, en particulier, de l’utilisation des cabines de bronzage n’est toujours pas suffisamment pris en compte, s’alarme l’Académie de médecine par la voix de Jean Civatte (dermatologue) et Jacques Bazex (cancérologue-dermatologue). La réglementation de 1997 non seulement n’a pas produit les résultats attendus mais « a donné lieu à des interprétations erronées faisant croire à l’innocuité de ces irradiations ». Et les cabines sont de plus en plus nombreuses, de même que ceux qui les fréquentent.
La réglementation ne précise pas suffisamment le caractère potentiellement dangereux de ces rayons pour la peau (vieillissement, cancers), estiment les académiciens, et laisse croire qu’y avoir recours est anodin, alors que pour les médecins, en particulier les cancérologues, « elle reste toujours hautement agressive ». L’an dernier, l’Institut national du cancer avait d’ailleurs fortement déconseillé la fréquentation des cabines d’UV (« le Quotidien » du 30 avril). Les risques, depuis longtemps démontrés, ne se manifestent que des années plus tard mais sont cumulatifs, rappelle l’Académie. En outre, le recours à ces UV peut entraîner un phénomène d’addiction.
Faute de pouvoir interdire totalement la pratique, ni de demander l’institution d’une taxation spéciale pour cette activité, comme l’ont décidé certains pays, l’Académie recommande une interdiction stricte de la publicité ainsi que l’obligation de mentionner les risques de façon très visibles sur les lampes et surtout dans les cabines, à l’instar de la réglementation sur le tabac et les boissons alcoolisées.
Quotimed.com, le 11/06/2010
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