« Il n’existe pas d’aliment anti-cancer », affirme le Dr Paule Latino-Martel (INRA, Jouy-en-Josas) qui a présidé le groupe de travail du rapport Anses 2011 sur la prévention nutritionnelle des cancers. Les conclusions de ce rapport reviennent finalement, après des années de recherche, à trois messages généraux de bon sens : réduire la consommation de boissons alcoolisées, promouvoir une alimentation équilibrée et diversifiée, et pratiquer une activité physique. « Cela peut en effet paraître surprenant par rapport aux messages fortement médiatisés actuels qui essaient de mettre en avant tel aliment qui serait soi-disant anti-cancer, poursuit Paule Latino-Martel. La recherche, elle, montre qu’il faut plutôt tendre vers une alimentation équilibrée et diversifiée et qu’il n’est pas possible de mettre en avant un aliment particulier ou une famille d’aliments anti-cancer. »
L’effet discret des fruits et légumes
Par ailleurs, l’Anses confirme dans ce rapport les tendances protectrices ou délétères de certaines catégories d’aliments sur le risque de survenue de cancer. Avec une petite déception pour les fruits et légumes, dont l’effet protecteur ne s’avère que « probable » vis-à-vis des cancers de la bouche, pharynx, larynx, œsophage, estomac et poumon (pour les fruits seulement). « Un niveau qui s’est amenuisé avec les années et la progression des connaissances, reconnaît Paule Latino-Martel. Pour autant, ces aliments contribuent à réduire indirectement le risque de surpoids et d’obésité (facteurs de risque de cancers) et la recommandation demeure : consommer 5 fruits et légumes par jour ».
Autre lien délétère, cette fois avec un niveau de preuves convaincant, entre aliments et survenue de cancers : la consommation élevée de viande rouge et de charcuterie est facteur de risque de cancer du côlon-rectum ; la consommation de boissons alcoolisées est un facteur de risque de cancers de la bouche, pharynx, larynx, œsophage, côlon-rectum chez l’homme, et de cancer du sein chez la femme. Le lien ne serait que « probable » entre alcool et cancers du foie et du côlon-rectum chez la femme. Cette augmentation de risque est significative dès une consommation moyenne d’un verre par jour (soit environ 10 g d’alcool/jour).
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