Au catalogue très riche des offres de DPC, celle du Dr Vincent Travers sur le pied diabétique dessine les contours des programmes de demain. « Le diabète est une pathologie où les médecins reçoivent beaucoup de formation, ils pensent donc être nickels sur le sujet. Et le pied diabétique est quelque chose que l’on oublie un peu. C’était donc une bonne façon de leur montrer qu’ils s’imaginent bien faire et ne rien oublier alors que ce n’est pas toujours le cas », raconte le secrétaire général de l’Unaformec.
Basée sur le principe d’auto-évaluation, l’expérience repose sur un concept d’e-DPC autour d’une pathologie très présente dans la patientèle des généralistes. Le médecin va effectuer lui-même, et seul dans un premier temps, son évaluation de pratique sur Internet.
Le participant commence par s’inscrire auprès de l’organisme de formation, et doit ensuite répondre à un premier questionnaire qui lui permettra de faire le point sur les critères à prendre en compte pour chacun de ses patients diabétiques. À partir de ses réponses, le généraliste va vérifier, pour dix de ses dossiers, s’il a bien rempli les huit critères qu’il a lui-même jugés importants pour le suivi de ses patients diabétiques.
Laisser faire le médecin
Il retourne ensuite sur le site et répond à un deuxième questionnaire visant à comparer sa pratique à ce qu’il pensait d’elle. « Entre les deux questionnaires, il faut laisser faire le médecin ; il pourra ainsi se rendre compte qu’il y a une différence entre ce qu’il pense faire et ce qu’il fait réellement. C’est très porteur. Certains nous disent qu’ils se sont rendu compte grâce à cet exercice qu’ils pensaient vraiment palper le pouls de tous leurs diabétiques au moins une fois par an et qu’en fait ce n’était pas le cas », explique-t-il.
C’est seulement après l’auto-évaluation du participant que le responsable de la formation intervient. Il le conseille sur ses axes de formation et sur sa bibliographie.
Le généraliste a ensuite deux mois pour appliquer ces conseils à son activité. Les 24 médecins qui ont participé à ce programme l’an dernier en redemandent, paraît-il. Pour eux, cette méthodologie est une approche ciblée de leurs pratiques qu’ils retiennent rapidement. Beaucoup souhaiteraient qu’elle s’étende à d’autres thématiques. Une envie également partagée par le « père » du programme. « On aimerait appliquer cette méthode à d’autres thèmes, mais pour le moment nous allons simplement renouveler l’expérience ».
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