Traitement du psoriasis

L’avancée des inhibiteurs de l’interleukine

Publié le 17/12/2015
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : PHANIE

Plusieurs résultats encourageants ont été présentés lors du congrès de l’académie américaine de dermatologie de San Francisco, sur l’efficacité des nouveaux inhibiteurs des interleukines injectables, dans l’indication du psoriasis sévère à modéré.

Novartis a ainsi présenté les dernières données de trois études sur son inhibiteur de l’interleukine 17A, le secukinumab (Cosentyx) qui a obtenu l’AMM en janvier 2015 dans le psoriasis en plaques modéré à sévère dès qu’un traitement systémique est nécessaire.

La première étude est l’essai de phase IIIb (D. Thaçi, Allemagne). Dans cet essai, 79 % des patients qui recevaient le Cosentyx avaient une réponse PASI 90 (disparition de 90 % des lésions cutanées) au bout de 16 semaines de traitement, contre 57,6 % dans le groupe traité par Stelara (ustekinumab, un inhibiteur des interleukines 12 et 23 commercialisé par Janssen). De plus, 44,3 % des patients atteignaient une réponse PASI 100 contre 28,4 % des patients sous Stelara.

Les résultats de suivi à long terme des essais ERASURE et FICTURE, concernant également le secukinumab, ont pour leur part confirmé que l’efficacité thérapeutique de cet anticorps monoclonal se maintenait au bout de deux ans de traitement. Initialement, ces deux essais randomisés contre placebo devaient s’arrêter au bout de 52 semaines mais une partie des patients du bras sous secukinumab a été de nouveau répartie en deux groupes : un groupe continuait à recevoir une injection de 300 ou 115 mg de secukinumab chaque semaine pendant qu’un autre groupe arrêtait le traitement et recevait un placebo à la place. Au bout de 104 semaines de suivi, 88,2 % des patients qui recevaient toujours 300 mg de secukinumab chaque semaine, et 75,5 % de ceux qui en recevait 115 mg, atteignaient un score PASI 75 alors que moins de 5 % de ceux qui avaient changé pour un placebo y parvenaient.

Place des biothérapies classiques

De leur côté, les firmes Amgen et AstraZeneca ont présenté les résultats de l’essai AMAGINE sur le brodalumab, un interleukine 17 en cours d’homologation par l’agence européenne du médicament (EMA). AMAGINE a recruté 1 831 patients répartis entre un bras recevant 140 et 210 mg de brodalumab toutes les deux semaines et un bras recevant de l’ustekinumab. Au bout de 12 semaines, 44 % des patients du bras brodalumab atteignaient un objectif PASI 100 contre 22 % des patients du bras ustekinumab.

Enfin, une petite étude a montré des résultats préliminaires encourageants concernant un nouvel inhibiteur de l’interleukine 23 : le BI-655066 de Boehringer Ingelheim. Au bout de 12 semaines, 77,1 % des patients sous BI-655066 avaient un PASI 90 contre 40 % des patients sous ustekinab.

Néanmoins, face à ces excellents résultats, la place des biothérapies classiques reste bien réelle. En effet, même si les anti-TNF alpha, qui sont la principale classe de biothérapie utilisée dans le psoriasis, ne permettent pas d’obtenir ce même niveau de réponse que chez un nombre plus limité de patients, ils vont cependant être prescrits, et ce d’autant que des produits biosimilaires, moins coûteux, vont apparaître.

Dr B. V.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9459