Au bloc opératoire

Le casse-tête des actes exclusifs

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Publié le 28/05/2018
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Faut-il encadrer tous les actes exclusifs ? Lors de leurs dernières journées nationales, les infirmiers de bloc opératoire (IBODE) ont planché sur la mise en place de protocoles sur l'installation chirurgicale du patient, la mise en place et la fixation des drains sus-aponévrotiques ainsi que la fermeture sous-cutanée et cutanée, qu'ils pourront effectuer à partir de juillet 2019.

Enjeu : dégager du temps médical aux chirurgiens. Première difficulté : convaincre ces derniers, dont la validation du protocole est capitale. « Le médecin qui ne veut pas aujourd'hui voudra peut-être demain », relativise Laura Giovanni, IBODE à l'AP-HP (Paris). 

La rédaction du protocole, dense, risque d'en décourager plus d'un. « Il est normal que cela prenne du temps, explique Richard Leroux, un autre IBODE. Pour le protocole d'installation, huit mois ont été nécessaires, puis deux mois pour les sutures, et une semaine pour l'aide opératoire. »

Sans verser dans l'excès, mieux vaut tout décortiquer clairement, insistent les paramédicaux. Pour un décubitus dorsal, il faut détailler les risques, les vérifications, le matériel et les variantes possibles selon l'état du patient (handicap, obèse, dénutri).

« N'hésitez pas à faire des petits groupes, à vous répartir les tâches et à frapper aux portes, des personnes-ressources existent à l'hôpital », conseille Laura Giovanni. Et surtout, ne pas hésiter à montrer que l'on « sait faire ». « Demandez au chirurgien : "je referme et je suture pendant que vous dictez le compte rendu ?" », concluent les deux infirmiers.

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9668