Nora Berra, a déclaré vendredi sa candidature aux élections législatives dans la 4e circonscription du Rhône, celle de l'ex-ministre UMP Dominique Perben, sans attendre la décision de la commission nationale d'investiture du parti. Dans le communiqué annonçant sa candidature, elle se prévaut de «la confiance renouvelée du président de République». Après l'annonce début janvier du retrait de Dominique Perben, «de nombreux soutiens et témoignages m'ont confortée dans ma conviction d'être la seule en mesure de rassembler notre famille politique pour battre la candidate de la gauche», affirme dans un communiqué la secrétaire d'Etat chargée de la Santé.
Pour Nora Berra qui passe désormais des week-ends prolongés à Lyon, le retrait de Dominique Perben est une aubaine, car sa circonscription est a priori acquise à la droite. Conseillère municipale UMP à Lyon, dans le 8e arrondissement, la secrétaire d’Etat prévoyait initialement de se porter candidate dans la 3e circonscription, qui est détenue par le socialiste et célèbre professeur de médecine, Jean-Louis Touraine. L’issue de la bataille était bien entendu plus hasardeuse.
La secrétaire d’Etat joue Paris contre Lyon
Pour justifier son changement de circonscription, la secrétaire d'Etat se présente eu contraire comme un recours pour son camp : «la quatrième circonscription du Rhône est en danger et le temps joue contre nous», fait-elle valoir, alors que Najat Vallaud-Belkacem, la candidate socialiste, également porte-parole de François Hollande, «est déjà en campagne». Cette 4e circonscription -celle de Perben, mais aussi à l’époque celle de Raymond Barre- est pourtant réputée facilement gagnable pour la droite. Elle comprend le 6e arrondissement de Lyon et une partie du 3e.
A Lyon, l’autodésignation de Nora Berra dans la 4ème circonscription du Rhône ne fait pas l’unanimité, alors même que la secrétaire d’Etat à la santé avait clairement jeté son dévolue sur la 3ème depuis déjà quelques mois. La fédération UMP du Rhône soutenait jusqu'alors la candidature de Dominique Nachury, suppléante de Dominique Perben, 1ère adjointe au maire (UMP) du 6e arrondissement et conseillère générale. La commission nationale d'investiture de l'UMP devra trancher. Pas si simple. Au plan local, hormis Dominique Perben, la quasi-totalité des ténors de l’UMP ne devrait pas soutenir la secrétaire d’Etat. Mais Nora Berra met tout le monde devant le fait accompli. Soulignant tout à trac que sa décision «mûrement réfléchie, est naturellement irrévocable», elle joue ses soutiens à Paris contre les caciques du parti à Lyon.
Un jeu un peu dangereux, car dans ce contexte il n’est pas exclu que d’autres candidats UMP se présentent aussi dans la même circonscription. «Mme Berra n'est pas la mieux placée selon nos sondages, et son attitude n'est pas responsable à la veille d'une élection présidentielle, où seul ce sujet importe», commente ainsi le président de la fédération UMP du Rhône. Le même Philippe Cochet rappelle «qu’il y a des procédures, cela pose des difficultés de ne pas les respecter lorsque l'on est au gouvernement. »Egalement membre de la commission nationale d'investiture de l'UMP, il répète que «tant que la commission n'a pas validé, tous les candidats à la candidature sont potentiellement en capacité d'obtenir l'investiture».
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