Par une belle soirée hivernale, l’ensemble des médecins libéraux de mon département a été invité à une discussion conjointe syndicat et Sécurité Sociale à propos de la nouvelle convention. Ayant répondu favorablement à cette invitation, je me suis déplacé pour écouter la bonne parole.
Un des responsables de la Caisse a donné dès le départ le ton. Ainsi, il a remercié les médecins qui s’étaient déplacés, et nous a dit être reconnaissant « d’avoir fait le sacrifice d’un ou de deux patients ».
Que voulait-il dire par le terme faire le sacrifice ? Si nous nous référons au dictionnaire Larousse, faire le sacrifice, c’est avant tout sacrifier ses intérêts.
Deux explications viennent alors à mon esprit :
- soit il a voulu nous remercier du fait d’avoir accepté de perdre 46 euros ;
- soit il a souhaité nous expliquer que pour venir, nous nous sommes permis de bâcler les 2 derniers patients.
Tout cela pour dire, qu’il a une haute opinion de notre profession, et oublie parfois qu’être généraliste s’apparente à un sacerdoce.
Non, jamais un cadre administratif ne comprendra les véritables sacrifices que nous faisons pour soigner nos concitoyens ; ne refusant jamais de soigner l’indigent.
Il est sûr que dans sa tour d’ivoire avec son traitement mensuel, il ne peut voir la réalité des choses.
Je commence alors à comprendre pourquoi nos jeunes confrères refusent de travailler comme des forçats, et se faire traiter de la sorte.
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