Si le coude est l’articulation la plus souvent concernée, les atteintes des tendons, du péritendon, des insertions ou de la jonction tendon/muscle peuvent aussi atteindre l’épaule, le tendon d’Achille ou le genou. La douleur lors de la mise en tension passive du tendon, la contraction résistée du muscle inséré sur le tendon et la palpation du tendon, permettent d’établir le diagnostic. Les techniques d’imagerie ne sont généralement pas nécessaires, sauf si l’on soupçonne d’autres pathologies osseuses ou intra-articulaires.
« Le tendon est comme une corde constituée de ficelles, dont certaines peuvent s’abîmer ou se rompre. La production de substance fondamentale, prévue pour aider à cicatriser la lésion collagénique tendineuse, se trouve en surplus dans et autour du tendon lésé et augmente la pression locale, ce qui contribue au processus douloureux », explique le Dr Marc Rozenblat, président de la Société Française de Traumatologie du Sport.
Pas de sport intensif avant six semaines
L’application de glace au moins une demi-heure par jour et les massages au niveau du muscle (en remontant vers le cœur pour une action de drainage) permettent de réduire la douleur, de même que les antalgiques. Les AINS par voie locale percutanée ou par voie générale peuvent être utiles, mais de préférence pas dans les tous premiers jours car ils ralentissent le mécanisme de cicatrisation. Mieux vaut éviter les injections de corticoïdes qui, à la longue, fragilisent le tendon.
La rééducation fonctionnelle, capitale pour orienter la cicatrisation et la récupération du tendon, ne réduit pas son délai, qui est habituellement de six semaines. Il est donc préférable de laisser l’articulation au repos pendant ce temps, puis de reprendre le sport en dosant son effort pour rester en dessous du seuil de la douleur. Sachant que la durée de cicatrisation complète d’un tendon est microscopiquement supérieure à deux ans ! Les massages transverses profonds (MTP) associés à des étirements musculo-tendineux, des agents physiques et un renforcement excentrique, semblent être efficaces dans la majorité des cas. « L’association d’ondes de choc radiales pour dégripper la corde tendineuse pathologique et de neurocryostimulation à –78°C immédiatement après, pour faciliter l’évacuation rapide des débris de collagène et du surplus de la substance fondamentale, permettent d’obtenir des résultats très satisfaisants. Sur 8 000 patients traités ainsi en 8 ans, 75 % ont été soulagés en 3 séances (en 15 jours) et 80 % ont repris une activité sportive intense à 6 semaines », constate le Dr Marc Rozenblat. D’autres physiothérapies (courant constant, neurostimulation antalgique, laser de basse intensité, ultrasons…) ont des effets antalgiques et cicatrisants avérés, sans qu’il existe d’étude clinique randomisée pour le prouver. L’acupuncture a montré son efficacité pour un retour plus précoce au travail. Le traitement chirurgical n’est envisagé qu’en cas d’échec des autres traitements pendant 6 mois.
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