CONGRES HEBDO
L E Dr Ector a présenté les résultats des tests d'inclinaison répétés pratiqués dans le centre de Leuven sur une série de 88 malades. Ces patients, admis dans le service d'urgence de l'hôpital pour des syncopes répétées avaient un TILT (test d'inclinaison) positif. « L'entraînement commence sur une table inclinée selon l'angle classique de 60°. On essaye d'abord d'obtenir une durée du test d'inclinaison de 45 minutes, explique-t-il, avant la survenue de symptômes témoignant d'une intolérance orthostatique ou d'une syncope. Notre objectif est d'obtenir deux tests négatifs d'au moins 45 minutes avant que le patient ne quitte l'hôpital. »
Les patients (47 hommes et 41 femmes) étaient âgés en moyenne de 36 ans. Quel que soit le type de syncope, le premier test d'inclinaison a déclenché une syncope chez la plupart des patients en moins de 10 minutes et il n'a pu être prolongé au-delà de 45 minutes que chez très peu de patients. La durée moyenne du test diagnostique a été de 22 minutes. En revanche, dès la deuxième session réalisée le lendemain chez 40 patients, le test était négatif. Pour 21 patients, il a fallu une troisième session pour arriver à un test négatif. Seule une minorité de patients ont nécessité des tests supplémentaires. « C'est une démonstration étonnante, a conclu le Dr Ector, puisque chez tous les patients que nous avons pris en charge (150 déjà depuis le début), il n'est jamais arrivé qu'on ne puisse pas obtenir un test négatif. Il faut persévérer pour obtenir deux tests négatifs consécutifs. » Quant au coût de ces séances menées à l'hôpital, il est estimé, en Belgique, à environ 40 euros.
« Il est bien évident que nous ne pouvons pas suivre tous les patients atteints de syncope à l'hôpital, a poursuivi le spécialiste . C'est pourquoi nous préconisons, en relais de l'hôpital ou d'emblée pour les patients dont les syncopes sont de gravité modérée, la pratique de cette technique à domicile : en mettant les patients contre un mur deux fois par jour pendant 30 minutes, il semble qu'on reproduise l'effet de réadaptation des tests répétés à la table d'inclinaison. Il est préférable, surtout au début, qu'un membre de la famille assiste aux séances et qu'elles soient pratiquées dans un endroit où le patient ne risque pas de se blesser en cas de perte de connaissance. »
Un suivi à long terme (31 mois) de patients présentant des SVV (syncope vasovagale) très graves* ainsi traités a montré que 87 % d'entre eux n'ont plus éprouvé une seule syncope mais quelques prodromes, 67 % des patients sont complètement asymptomatiques et 5 patients ont rechuté. Il s'agissait de cas très difficiles qui ont néanmoins permis d'espacer considérablement les syncopes.
Au total, le traitement par rééducation semble efficace, mais les syncopes peuvent revenir à l'arrêt du traitement.
D'après la communication du Dr H. Ector, Liège, Belgique.
* Résultats publiées par l'équipe de Liège dans PACE 2000, 23, 493-498.
Le traitement des syncopes invalidantes par stimulation cardiaque permanente
Les premières études publiées en 1991, au sujet de la stimulation cardiaque dans les syncopes, concernaient des patients qui présentaient de véritables asystoles. Comme l'a montré l'étude canadienne randomisée de Connolly publiée dans le « JACC » en 1999 chez 54 patients, la pose d'un pace-maker permet d'obtenir de bons résultats et très peu de récidives à court terme, alors que les sujets contrôles récidivent dans 60-70 % des cas. Mais les patients stimulés font parfois des récurrences tardives.
C'est une méthode à réserver à des syncopes très sévères et invalidantes, après échec des autres traitements, dont la réadaptation. « Il faut bien se rendre compte, a souligné l'orateur, que dans la grande majorité des cas, les syncopes sont bénignes et sporadiques alors que la stimulation est permanente et non dénuée de risques. »
D'après la communication du Pr Jean-Jacques Blanc (Brest).
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