C’est bien connu, les femmes ont une espérance de vie supérieure à celle des hommes. L’INSEE le confirme à l’occasion de la journée des femmes, elles peuvent espérer vivre 7 ans de plus que les hommes (86 pour les femmes contre 78 ans pour les hommes en 2010) et 1,7 an bon pied bon œil : l’espérance de vie en bonne santé est respectivement de 64,2 ans contre 62,4 ans. Depuis les années 1990, l’écart se réduit, puisque les femmes ont gagné en une décennie 4 ans, les hommes 5, grâce au recul des décès dus aux accidents, des suicides et de la mortalité liée aux tumeurs. Les taux de mortalité des hommes restent cependant 3 fois supérieurs à ceux des femmes autour de 20 ans, et deux fois supérieurs entre 35 et 60 ans. En contrepartie, elles sont davantage confrontées aux pathologies liées au vieillissement.
Les femmes franchissent les principales étapes de la vie familiale plus tôt que les hommes : elles quittent le foyer parental en moyenne deux ans plus tôt que les hommes mais s’installent plus tard en couple. L’âge médian à la naissance des enfants a augmenté de deux ans entre 1990 et 2008. Plus tardives, les unions sont aussi plus fragiles avec un nombre de familles monoparentales qui a fortement progressé (+ 70 %) entre 1990 et 2008.
Persistances inégalités.
Les femmes peuvent se targuer d’être plus diplômées : elles sont 42 % à avoir le baccalauréat, et 48 % à être diplômées du supérieur contre 39 % et 37 % des hommes, un écart qui s’est considérablement creusé ces 20 dernières années. Mais ce sont bien là les seuls indicateurs qui reflètent une situation favorable des femmes dans la société française.
Sur le marché du travail, l’écart entre le taux d’activité de deux sexes a diminué de moitié. Mais l’implication croissante des femmes dans l’emploi est à double tranchant : l’emploi non qualifié, aujourd’hui essentiellement tertiaire, s’est féminisé (il est occupé à 62 % par les femmes contre 56 % en 1990). « Le marché du travail reste par ailleurs très clivé selon le sexe : peu de métiers approchent la parité et la mixité a progressé lentement depuis 20 ans », souligne l’INSEE. En outre, les femmes connaissent dans leur carrière davantage de pauses, liées au temps partiel, qui concerne 31 % des salariées contre 7 % de leurs collègues, ou à des interruptions pour s’occuper des enfants. Elles restent aussi surexposées au chômage et sont moins bien rémunérées. Pour les non salariés, la différence est de 27 %, pour les salariés de 25 %.
Ailleurs qu’au travail, les inégalités persistent, que ce soit en termes de qualité de vie, de retraite ou de tâches ménagères. Les femmes, moins bien payées, souvent à la tête de familles monoparentales, sont 13 % à vivre dans un ménage pauvre en conditions de vie matérielles, contre 11 % des hommes. Ces derniers ont par ailleurs 30 minutes supplémentaires de temps de loisir, souvent consacré à Internet.
Les femmes restent minoritaires dans les lieux de pouvoir comme l’assemblée nationale (19 % en 2007 contre 1 % en 1958) ou le Sénat (11 % en 2001 à 22 % en 2011). Et demeurent victimes du pouvoir physique : elles sont 2,5 % à subir des violences dans leur ménage (contre 1,3 % pour les hommes) et 1 % à connaître des violences sexuelles hors du couple (contre 0,3 %).
Les inégalités hommes femmes persistent au-delà de 60 ans. En 2008, le montant moyen de la pension de retraite (hors réversion) est de 833 euros pour les femmes contre 1 743 euros pour les hommes, un fossé qui se comble(sans se fermer) grâce aux droits familiaux liés aux enfants compensant les différences de durée. Non de salaires. Malgré toutes ces différences, hommes et femmes affichent le même niveau de satisfaction global de leur vie, 7/10.
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