À l’approche des négociations interprofessionnelles sur la rémunération des équipes de proximité, début 2014, les infirmiers formulent une série de revendications chocs pour optimiser le parcours de santé et la qualité des soins. Ces mesures de terrain, qui ont été récoltées auprès des 160 participants du 60e congrès de la Fédération nationale des Infirmiers (FNI), seront remises à Marisol Touraine, au patron de la caisse nationale d’assurance-maladie, à la Haute autorité de santé et aux syndicats de médecins.
L’élargissement du droit de prescription est la principale doléance de la profession. Les infirmiers veulent pouvoir prescrire des lits médicalisés, des examens de suivi pour les patients insulinodépendants (hémoglobine glyquée tous les trois mois, bilan lipidique tous les ans), des examens biologiques (en cas de suspicion de déshydratation ou de dénutrition), des compléments alimentaires, du sérum physiologique et certains antiseptiques.
La reconnaissance de l’acte de vaccination comme acte infirmier est une revendication de longue date qui est reprise dans ce document. Les infirmiers souhaitent par ailleurs se voir confier la mesure de l’indice de pression systolique (dans la prise en charge des plaies chroniques).
L’amélioration des soins, le contexte de désertification médicale, le lien privilégié des 90 000 infirmiers libéraux avec leurs patients et le souci d’éviter visites et consultations médicales coûteuses sont autant d’arguments avancés par les infirmiers pour justifier leurs requêtes.
Dernière proposition : créer une consultation infirmière d’urgence en ville afin d’être associé à la permanence des soins. Pour bénéficier du même mode de rémunération que les médecins libéraux, la création d’une cotation pour la réponse aux appels d’urgence et l’intervention infirmière en cas d’absence médicale le soir ou les week-ends serait nécessaire.
« Derrière la notion de délégation des tâches se cache l’idée de transfert d’activité, commente Philippe Tisserand, président de la FNI. Cela suppose de recentrer l’activité des médecins sur le diagnostic, la réévaluation et la décision purement médicale. Et d’accepter la réalité d’une zone de compétence partagée. »
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