Pendant deux jours, 700 à 800 futurs généralistes se sont retrouvés à Lyon pour discuter de leur avenir. Mais aussi pour « décompresser ». « Vous faites quoi ce soir ? On sort ? Moi j’ai envie de m’éclater », propose l’un. « Carrément », répond l’autre. L’ambiance est à la fête. Fidèle à la réputation des étudiants en médecine. Si tous sont fiers d’avoir choisi la médecine générale comme spécialité, ils ont aussi pleinement conscience que sa récente reconnaissance dans le milieu universitaire reste à défendre. La filière de médecine générale est encore balbutiante. Son avenir incertain. Mais ils gardent le moral et veulent marquer une rupture avec l’exercice de leurs aînés. À un atelier sur le thème de la coopération entre professionnels de santé, les jeunes ont clairement confirmé leur intérêt pour cette nouvelle façon d’exercer. « Je ne me vois pas pratiquer autrement qu’avec les autres professionnels de santé », explique un étudiant.
Quatrième année en ambulatoire
Sur les déserts médicaux aussi, la fracture entre les générations est visible. « On n’arrête pas de porter l’attention sur les jeunes généralistes, pourquoi ne pas aussi demander aux plus anciens ? », s’énerve une étudiante. La question des stages en CHU et d’une année supplémentaire d’internat intensifie les échanges. Beaucoup souhaiteraient ne plus faire de stages dans les hôpitaux. Et seraient prêts à accepter une 4e année à condition qu’elle se fasse en ambulatoire.
La professionnalisation de la médecine générale et sa place grandissante au sein de l’université nécessitent désormais un plus grand nombre de maîtres de stage et de chefs de cliniques. Comment les former rapidement ? Et les payer ? La médecine générale manque encore de moyens. Le Pr Pierre-Louis Druais, qui a fait le déplacement écoute les jeunes troupes avec intérêt. Un ministre, raconte-t-il, aurait un jour soufflé au président du Collège de la Médecine Générale, que c’était des étudiants que les choses pouvaient avancer… L’appel est lancé.
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