L’immunothérapie en cancérologie repose sur la stimulation du système immunitaire pour l’aider à identifier puis à éliminer les cellules tumorales. Indiqué dans le cancer de la prostate métastasé à l’os, hormonorésistant et indolent, Provenge (sipuleucel-T) vient d’être approuvé par la Food and Drug Administration. Ce vaccin cellulaire autologue repose sur l’utilisation de cellules dendritiques présentatrices d’antigènes. Il est destiné à stimuler le système immunitaire. « Il prolonge de façon significative la survie des patients. L’IGR devrait s’engager dans ce type de vaccination » précise Laurence Zitvogel, (Institut Gustave Roussy, Villejuif). Deux autres vaccins destinés aux cancers bronchiques inopérables et aux mélanomes métastatiques, qui ont des gènes communs, sont actuellement en phase III. Ils ciblent les cellules cancéreuses exprimant l’antigène MAGE-A3 et l’antigène MUC-1.
Parmi les anticorps monoclonaux renforçant la réaction immunitaire, Yervoy (ipililumab) est le premier qui a fait la preuve de son efficacité et obtenu une autorisation de mise sur le marché pour le mélanome métastatique. Il est actuellement étudié dans les cancers bronchiques, combiné aux chimiothérapies, et dans le cancer de la prostate combiné à la radiothérapie. D’autres anticorps monoclonaux réactivateurs de lymphocytes T devraient être approuvés d’ici 2 ans dans le mélanome métastatique, le cancer bronchique avancé et le cancer rénal.
L’utilisation de ces traitements ciblés – compte tenu de leur coût – reste sous-tendue pour la plupart par l’identification du profil du patient qui doit être répondeur. Cette identification passe par la mise au point de tests biologiques dits tests « compagnon » de chaque traitement.
Potentialisation de la radiothérapie
Tout cancer est en théorie stérilisable par la radiothérapie. En pratique, toutefois, l’efficacité des rayons est limitée par le risque d’impact délétère sur les tissus sains avoisinant la tumeur et ce d’autant que leur radiosensibilité est élevée comme le sont les tumeurs cérébrales et les sarcomes. L’injection de nanoparticules au sein de la tumeur à irradier multiplie la libération d’électron et augmente l’efficacité de la radiothérapie sur le tissu cible sans léser les organes proches. Un essai pilote devant porter sur plus de 20 patients atteints d’un sarcome des parties molles a débuté actuellement à l’IGR. Le principe repose sur l’injection de nanoparticules de HFO2 dans la tumeur qui est ensuite irradiée. Le gain d’efficacité attendu est de l’ordre de 20 à 30 %, facilitant d’autant l’ablation de la tumeur. Pour le Dr Jean-Michel Vannetzel, (clinique Hartmann, Paris) « L’effet augmentateur de la radiothérapie serait une fantastique révolution thérapeutique pour des tumeurs localisées mais non accessibles à la chirurgie, irradiables mais difficilement guérissables par la radiothérapie car peu sensibles aux doses tolérables pour les organes sains péritumoraux. »
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