Médecin généraliste à Eggebeck, dans l'extrême nord du pays, le Dr Reimer Schmidt est persuadé que le cancer dont souffre son neveu, ancien militaire de carrière, a un lien avec le rayonnement des radars, auquel fut exposé ce technicien, affecté pendant des années à l'entretien de ces matériels.
Mais déjà confrontée au problème des munitions à uranium appauvri, utilisées lors de manuvres et d'entraînements et soupçonnées aujourd'hui d'être cancérigènes, l'armée allemande ne se montre pas pressée de répondre aux accusations du médecin, qui « part en croisade » pour connaître la vérité.
Certes, après avoir longtemps rejeté les accusations du médecin, mais aussi celles de quelques autres anciens militaires aujourd'hui malades, l'armée a finalement chargé des experts en rayonnement d'étudier ce problème, mais a refusé de rendre public leur rapport, qui ne concerne de surcroît que quatre des très nombreuses stations de radars du pays. Ces experts se refusent pour le moment à établir des liens de cause à effet entre le rayonnement des radars et la survenue de cancers chez leurs anciens servants, même s'ils admettent que ces rayonnements « peuvent avoir des effets sur la santé ». Ils précisent toutefois que la mortalité par cancer étant de l'ordre de 1 pour 1 000 dans la classe d'âge de 20 à 45 ans, c'est-à-dire celle de la majorité des militaires, les données recueillies ne sont pas statistiquement significatives. Econduit par l'armée, le Dr Schmidt vient donc d'inviter tous les médecins du pays à lui communiquer les cas d'anciens militaires atteints de cancer et ayant travaillé dans le domaine des radars : selon lui, cette méthode, certes empirique, permettra de détecter de nombreux nouveaux cas.
« Arzte Woche »
(Autriche)
Coûts et bénéfices de la pratique sportive
Souvent accusés de creuser le déficit de l'assurance-maladie, les accidents de sport sont effectivement en hausse de près de 90 % entre 1989 et 1998, et occasionnent chaque année une dépense estimée à 2 milliards de francs. Les sports les plus coûteux pour l'assurance-maladie sont les sports de combat orientaux, suivis par l'alpinisme, le football, le skateboard et l'équitation.
Sport national, le ski n'arrive, peut-être parce que tout le monde ou presque le pratique correctement, qu'en bas du tableau des sports les plus coûteux en terme de dépenses liées aux accidents, et seuls 8 skieurs sur mille sont victimes d'un accident chaque année. Le snowboard, au contraire, se range parmi les sports dangereux.
Les médecins du sport précisent toutefois que si les sports ont un coût pour la santé, ils permettent aussi de réaliser des économies importantes : selon une étude du ministère de la Santé, la pratique régulière d'un sport en amateur et ses effets bénéfiques réduisent, en moyenne, la facture annuelle des dépenses de santé pour un montant équivalent, voire supérieur, à celui des dépenses liées aux blessures et accidents de sport. En effet, l'exercice sportif permet d'économiser plus d'un milliard de francs en diminuant l'incidence des maladies cardio-vasculaires, et 900 millions en évitant de nombreuse pathologies dorsales et articulaires. Et les médecins du sport vont encore plus loin : si tous les Autrichiens faisaient régulièrement du sport, les caisses de maladie économiseraient près de 6 milliards de francs de soins par an, c'est-à-dire deux fois le montant du déficit actuel de l'assurance-maladie.
« Jano »
(Espagne)
50 % des Espagnols sont trop gros
L'OMS décrit l'obésité comme l'épidémie du XXIe siècle. Selon cette organisation, si des mesures ne sont pas prises, les cas vont être décuplés d'ici peu. Une réalité qui se vérifie notamment en Espagne. Les dernières données révélées par la société espagnole pour l'étude de l'obésité confirme que, en Espagne, les problèmes de surpoids et d'obésité continuent à augmenter. Cette progression est retrouvée dans la plupart des pays européens. Actuellement, plus de la moitié de la population adulte, précisément 53,5 % des personnes âgées de 25 à 60 ans, ont un excès de poids, 14,5 % seraient obèses et 2 % aurait un IMC (index de masse corporel) supérieur à 35 %. Les études de prévalence de 1997 objectivaient un taux de 13,4 % (11,5 % pour les hommes et 15,2 % pour les femmes).
Les personnes en excès de poids représentent aujourd'hui 39 % de la population. Ce segment doit être considéré comme la population cible de la stratégie globale de la lutte contre l'excès de poids et les facteurs de risque associés.
Notons que la prévalence de l'obésité dans le sud de l'Espagne, Andalousie avec 21,6 % et Canaries avec 18,2 % en tête, est supérieur au reste de la péninsule.
Fort de ces constats épidémiologiques, les instances sanitaires espagnoles ont placé les actions de prévention de lutte contre l'obésité comme priorité de santé publique.
« Pulse »
(Grande-Bretagne)
C'est dans les vieilles marmites...
Les nouvelles technologiques n'ont pas cessé de compliquer l'exercice médical. Un généraliste anglais, le Dr Jonathan Darby (photo), estime qu'il suffirait de remettre en service une carte de santé qui date de 64 ans pour que tout aille bien dans les relations médecin-patient. Créée en 1937, cette carte, que le patient devait remettre au généraliste au début de la consultation, conseillait au malade ne pas adresser au généraliste des « exigences déraisonnables » et de ne pas requérir ses services, sauf en cas d'urgence, en dehors des heures du cabinet. Les conseils n'avaient pas qu'un pouvoir consultatif : en cas de dérogation, le patient risquait de payer une amende de 20 shillings et de n'être pas remboursé pour ses soins pendant un an.
« Le Journal du médecin »
(Belgique)
Le mal du siècle ?
Mal de dos, mal du siècle ? Sans minimiser la gravité de certaines lombalgies, le Pr Philippe Mairiaux, qui a participé à une étude de l'INSERM (France), s'élève contre ce slogan : « C'est bien sûr un problème, déclare-t-il au "Journal du médecin", mais de là à parler de mal du siècle, c'est exagéré. Certaines données montrent qu'il n'y a pas d'augmentation (du nombre de maux de dos) depuis vingt ans. L'effet pervers de cette affirmation, c'est qu'elle introduit une angoisse disproportionnée (chez les patients) par rapport à la gravité de l'affection. La grande majorité des lombalgies évolue en un temps relativement court, huit à quinze jours, un mois au plus ; seul un petit pourcentage sera problématique, un sur cinq nécessitant un arrêt de travail ».
« Il Corriere medico »
(Italie)
Les dangers de la trottinette
Le journal médical italien cite une étude du CDC d'Atlanta selon laquelle 27 600 Américains à ce jour ont dû être secourus d'urgence à la suite d'un accident de trottinette et deux sont décédés. Ce qui n'empêche par Larry Singer (photo) d'aller tous les jours à son travail en utilisant ce moyen de transport contesté et autrefois réservé aux enfants.
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