OMMÉS au début du mois de février, les quatre sages qui composent la mission de concertation sur l'avenir de la médecine de ville, vont passer à la phase active.
Après avoir défini, à la demande d'Elisabeth Guigou, les thèmes, la méthode et le calendrier de travail de leur mission, ils s'apprêtent à auditionner un par un les leaders des syndicats représentatifs des professionnels de santé.
Ces auditions devraient commencer le lundi 19 mars. Les cinq syndicats représentatifs de médecins libéraux ont tous été convoqués ce jour-là à des heures différentes ainsi que les syndicats d'infirmières et de masseurs-kinésithérapeutes. Selon l'un des responsables, seuls les présidents de ces organisations seraient reçus et disposeraient d'environ une heure pour exposer leur point de vue.
La lettre de mission de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a été jointe à la convocation pour leur rappeler les grands thèmes de la discussion. Le premier concerne la promotion de la qualité des soins et devrait permettre notamment d'évoquer la prise en charge des urgences, la formation des médecins, l'évaluation des pratiques professionnelles et le partage de l'information. Le second, qui est au cur du conflit actuel, concerne la « rénovation du contrat qui lie les professionnels de soins à l'usager, aux caisses et à la collectivité ». Autrement dit, il portera sur les modalités de maîtrise des dépenses de santé.
Pas d'enthousiasme
Déjà sceptiques sur la portée de cette mission, les syndicats de médecins libéraux se sont plaints la semaine dernière de la lenteur de ses travaux et ne manifestent pas plus d'enthousiasme à l'égard des auditions prévues. Le président de la Confédération des syndicats médicaux (CSMF), le Dr Claude Maffioli, a déjà fait savoir, dans une lettre adressée à la mission, qu'il n'était pas disponible à cette date, précisant qu'ils sont « des médecins en exercice et que les débuts de semaine sont, par principe, dédiés à nos patients ». Il demande, en outre, d'avoir plus de détails sur le contenu de l'audition : thèmes traités, temps imparti, méthodes de travail, nombre de réunions, etc.
Même réaction au Syndicat des médecins libéraux (SML) qui a également adressé un courrier pour obtenir plus d'informations sur le contenu de la réunion. « Je ne veux pas prendre le risque, en m'y rendant, de cautionner des orientations qui auraient déjà été arrêtées », explique son président, le Dr Dinorino Cabrera. MG-France a demandé à repousser la date et l'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français (UCCSF), qui se rendra à l'invitation, indique qu'elle réunira au préalable une assemblée générale de son organisation, le 17 mars, au cours de laquelle seront arrêtées les propositions de réforme qu'elle transmettra aux sages.
Les quatre sages restent extrêmement discrets sur leur travail. Ils n'ont pas souhaité pour l'instant communiquer la tenue de leurs réflexions préalables. Le Pr Bernard Glorion, Lise Rochaix-Ranson, Stéphane Paul et Bernard Brunhes, qui ont tous par ailleurs des fonctions très prenantes, se rencontrent tous les lundis et sont secondés dans leur travail par deux membres du ministère : Jean-Philippe Laffon, inspecteur général des affaires sociales, et François Godineau (direction de la Sécurité sociale).
Au terme de ces auditions, la mission devra élaborer des propositions d'évolution du système actuel en distinguant les mesures d'application immédiate et celles qui pourront être mises en place à moyen terme. Ils ont jusqu'au mois de juin pour rendre leur copie, date à laquelle Elisabeth Guigou réunira à nouveau les représentants des professionnels de santé
et des caisses d'assurance-maladie.
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