S' IL est vrai que le marché potentiel des médicaments que l'on peut acheter sans ordonnance représente environ 30 % du chiffre d'affaires total de l'industrie pharmaceutique, un tiers seulement de ces produits donne effectivement lieu à un achat sans prescription médicale, soit un chiffre d'affaires de 13 milliards de francs, ce qui a représenté en 1999 9,5 % de la consommation pharmaceutique totale des Français.
Ces données, qui proviennent d'une étude (1) de la direction de la Recherche des études de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, confirment que la France se place parmi les pays où la part des médicaments non prescrits dans la consommation pharmaceutique est relativement faible, au-dessous de la moyenne européenne (12 %) et bien loin de certains pays comme l'Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni ou l'Irlande, où ce marché représente plus de 20 % de la consommation.
Mais cette statistique ne doit pas cacher le fait que la dépense de pharmacie non prescrite par habitant est élevée en France, puisqu'elle se situe au quatrième rang derrière la Belgique, l'Allemagne et le Royaume-Uni, avec une dépense annuelle légèrement supérieure à 200 F.
Les personnes âgées, les femmes et les catégories sociales supérieures sont les premiers consommateurs de ces médicaments. Ainsi, écrit la DRESS, « l'ampleur de la consommation de pharmacie non prescrite paraît largement influencée par des caractéristiques telles que le sexe, l'âge ou la catégorie socioprofessionnelle ».
Plus de 60 % des laboratoires pharmaceutiques commercialisent aujourd'hui ce type de médicaments qui peuvent être achetés sans ordonnance (mais dont les deux tiers peuvent bénéficier d'un remboursement s'ils sont effectivement prescrits par un médecin) et un dixième des industriels réalisent, dans le commerce des médicaments non prescrits, plus de 90 % de leur chiffre d'affaires. Les achats sans ordonnance sont d'autant plus importants qu'ils ne bénéficient pas d'un remboursement. « Les trois quarts des médicaments achetés sans ordonnance, écrit la DRESS, sont en effet non remboursables. Alors que seulement 11 % des médicaments à prescription facultative, qui peuvent être remboursés par l'assurance-maladie dès lors qu'ils sont prescrits, sont achetés sans ordonnance. » Ce qui montre bien « le rôle prépondérant des prescripteurs dans l'achat des médicaments, même lorsqu'ils peuvent théoriquement être acquis sans ordonnance ».
(1) « La consommation de médicaments non prescrits ». Etudes et résultats n° 105. Direction de la Recherche des études de l'évaluation et des statistiques (DREES).
A consulter sur le site Internet : www.sante.gouv.fr/htm/publication
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature