L’étude TRUE-AHF

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Publié le 10/01/2017

L’étude TRUE-AHF a testé l’intérêt d’un analogue synthétique de l’urodilatine, un peptide natriurétique, l’ularitide. Il provoque une vasodilatation systémique et rénale, une majoration de la natriurèse et de la diurèse ainsi qu'une inhibition du système rénine-angiotensine, dont les effets hémodynamiques et symptomatiques avaient été montrés au cours de deux essais randomisés, contrôlés (SIRIUS I et II).

Dans cet essai, 2 157 patients en insuffisance cardiaque aiguë avec une dyspnée de repos persistante malgré une dose ≥ 40 mg de furosémide intraveineux et une PAS ≥ 116 mmHg ont été randomisés pour être traités, soit par ularitide, soit par placebo. À 48 heures, l’utilisation de l’ularitide intraveineux est associée à une décongestion intravasculaire, comme le montre l’augmentation significative de l’hémoglobine, de la créatininémie et la diminution du NT-proBNP et des transaminases hépatiques, et à une baisse significative du nombre d’épisodes d’aggravation de l’insuffisance cardiaque en intrahospitalier. Aucune variation de la troponine T n’est cependant observée. Malgré cet effet favorable initial, après 36 mois de suivi, ni la mortalité cardiovasculaire, ni le critère combiné, ni les taux de réhospitalisations à J30 et à 6 mois ne sont significativement améliorés dans le groupe ularitide par rapport au placebo.

L’hypotension artérielle est l’effet indésirable le plus fréquemment observé sous ularitide.

Malgré ces résultats décevants, cet essai apporte un éclairage physiopathologique sur le traitement de l’insuffisance cardiaque aiguë. Ces résultats supposent en effet que les 2 voies physiopathologiques qui jalonnent l’insuffisance cardiaque aiguë :

- la voie de la congestion (rétention hydrosodée entraînant la distension des cavités cardiaques qui aboutit aux symptômes) ;

- la voie lésionnelle (agressions myocytaires à l’origine de la progression de la maladie, des réhospitalisations et de la mortalité).

Ces 2 voies sont indépendantes puisque la diminution de la congestion n’a pas eu d’impact sur les réhospitalisations et la mortalité cardiovasculaire à 6 mois.


Source : lequotidiendumedecin.fr