L’arrivée des températures négatives place sous les projecteurs la question – pourtant non-saisonnière – de l’hébergement d’urgence. Il manque, selon le rapport des députés Arnaud Richard (UMP) et Danièle Hoffman-Rispal (PS) 70 000 places en France, malgré les efforts de construction souvent allégués par le secrétaire d’État au Logement. Selon Benoît Apparu, il existe aujourd’hui 115 000 places en hébergement d’urgence, soit une hausse de 27 % en 4 ans dont 65 % en Ile-de-France. Mais « le nombre de personnes sans domicile a peut-être doublé depuis 2000 » ont souligné les rapporteurs.
Il est en effet estimé à 3,6 millions selon le 17e rapport de l’Abbé Pierre, qui recense les personnes sans domicile personnel, vivant dans des conditions de logement très difficiles, louant des meublés, ou encore les gens du voyage. La Fondation estime en outre qu’entre 9 et 10 millions de personnes sont victimes de la crise du logement et se retrouvent en situation de fragilité (foyer surpeuplé, impayés), en attente d’un logement social (1,2 million de ménages) ou menacées d’expulsion.
À Paris, associations et élus locaux réclament régulièrement l’ouverture de 13 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires. Il en existe actuellement 8 000 disponibles tout au long de l’année. En décembre, la ville a mobilisé 560 nouvelles places dans 6 gymnases ouverts la nuit et vient de débloquer 2 lieux d’accueil (45 places) dans les mairies des 4e et 11e arrondissements. La préfecture a également annoncé l’ouverture de 71 places. « La totalité des places disponibles pour la capitale sont ouvertes, soit 1 114 » contre 905 l’an passé a-t-elle annoncé. Les structures associatives (la Mie de pain et ses 432 lits, l’Armée du Salut et ses quelque 3 500 lits) affichent toutes complet, de jour comme de nuit. Et le 115, la ligne téléphonique du Samusocial, est surchargé avec parfois 150 à 200 demandes qui restent sans réponse.
Pour les nombreux sans-abri qui ne souhaitent pas se réfugier dans des centres où violence et promiscuité dominent, 6 équipes viennent renforcer les maraudes existantes. Benoît Apparu a néanmoins affirmé, sur le plateau de Canal +, qu’ils pourraient être « contraints à aller au chaud... s’il y a risque de vie ou de mort pour eux ».
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