En prévention d’un syndrome post-thrombotique

L’utilité des collants de contention n’est pas démontrée

Publié le 10/03/2014
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Le syndrome post-thrombotique (SPT) est la complication chronique la plus fréquemment observée dans les suites de la thrombose veineuse profonde (TVP), avec une incidence estimée entre 20 et 50 % des cas. Ce syndrome est caractérisé par la survenue de symptômes d’insuffisance veineuse chronique au niveau du membre inférieur ayant présenté une TVP. Les présentations cliniques vont d’un gonflement mineur à des douleurs chroniques, voire des ulcères chroniques. Des études de petite taille, sans élément contrôle, ont fait indiquer le port de bas élastiques de contention dans l’objectif d’une prévention du SPT.

L’étude « SOX » infirme cette notion. Au terme de l’étude randomisée multicentrique contre placebo, ils concluent que « la contention élastique ne prévient pas un SPT après une première thrombose veineuse profonde proximale. Nos conclusions ne confortent pas la prescription du port en routine des bas de contention après une TVP. »

L’étude présentée ces auteurs a duré 2 ans et elle a consisté à comparer des bas « placebo » (deux tailles trop larges) à une véritable contention après une première TVP, dans différents centres aux États-Unis et au Canada. Le critère d’évaluation primaire était la présence d’un SPT diagnostiqué à 6 mois ou par la suite, en utilisant les critères de Ginsberg : douleur de la jambe avec œdème ou gonflement durant un mois ou plus.

Entre 2004 et 2010, 410 patients ont été randomisés pour recevoir une contention active et 396 un placebo. L’incidence cumulée de SPT est de 14,2 % dans le groupe ayant une contention active, contre 12,7 % dans le groupe des contentions placebo [RR : 1,13 (IC 95 % 0,73-1,76 ; p = 0,58)].

Ces résultats corroborent d’autres travaux montrant que les collants de contention ne modifient pas le cours du SPT. Mais ces collants permettent-ils de soulager les symptômes du SPT ? Cette question mérite d’être évaluée, observent les auteurs.

« The Lancet », vol. 382, 8 mars 2014, p. 880-888 et éditorial p.851-853.

Dr Béatrice Vuaille

Source : Le Quotidien du Médecin: 9308