C’est l’une des plus belles soirées de théâtre à Paris. Peut-être parce que la pièce de Goldoni* concentre plusieurs moments de théâtre, la fin d’une certaine commedia dell’ arte, où pour la première fois les types s’effacent devant les personnages, le début d’un théâtre social, politique à la Beaumarchais où les valets se révèlent plus fins que leurs maîtres, enfin un théâtre prétchekhovien où la mélancolie douce-amère annonce la fin d’un monde et l’émergence d’un nouveau. Sans esbroufe, avec un immense talent pour installer une atmosphère, créer un climat, Alain Françon nous raconte donc cette histoire de jeunes bourgeois qui s’épuisent à vouloir tenir leur rang en vacances, quitte à se ruiner pour l’un, à tromper ses désirs et respecter la morale pour l’autre, bref à jouer avec les convenances et à s’y perdre définitivement. À quoi bon se référer au spectacle mythique qu’avait créé Giorgo Strehler en 1978** avec une distribution inoubliable ? S’opère une fois encore la rencontre entre l’un des plus beaux textes du théâtre européen et le public, comme nous l’offre parfois le théâtre.
**Éditions Montparnasse.
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