Édito

Mea culpa

Publié le 17/04/2020
Edito

Edito

Ce n’était pas exactement un mea culpa mais cela y ressemblait. Lors de son allocution télévisée, lundi, Emmanuel Macron a de nouveau rendu hommage aux professionnels de santé en première ligne « qui ont tenu »  face au coronavirus. Mais pour la première fois, le chef de l’État a concédé le manque de préparation de la France pour lutter contre l’épidémie. Il a reconnu avoir dû « parer à l’urgence ». Et sans chercher à rejeter la faute sur quiconque, il a cité le manque de blouses, de gants, de gels hydroalcooliques. « Nous n’avons pas pu distribuer autant de masques que nous l’aurions voulu pour nos soignants… », a-t-il confessé.

À l’heure de prolonger le confinement de quatre semaines, le président de la République a enfin mis des mots sur les faiblesses de logistique que tout le pays avait observées. Mais paré de ses habits de chef de guerre engagé contre ce virus invisible, il a aussi vanté les succès de ses troupes : le doublement du nombre de lits en réanimation, les coopérations entre l’hôpital, les cliniques et la médecine de ville, ou encore le transfert de patients vers les régions les moins touchées. Autant d’initiatives réussies dont il faudra se souvenir, une fois le combat gagné.

Emmanuel Macron a invité les Français à bâtir un nouveau projet de société. Pour la santé, il s’est déjà d’ailleurs engagé à mener un plan d’investissement massif, après avoir poursuivi la politique d’austérité entamée par ses prédécesseurs. Dans l’immédiat, alors qu’ils s’estimaient considérés comme de la « chair à canon », les soignants feront partie des cibles prioritaires, avec les patients âgés et fragiles, pour effectuer les tests dont le nombre réalisé chaque jour doit continuer de s’accroître sur le territoire.

La mesure est tout sauf symbolique car les professionnels de santé ont déjà payé un lourd tribut au Covid-19. D’ailleurs, certains médecins réclament l’ouverture d’un registre qui permettrait de recenser le nombre de soignants contaminés ou décédés des suites de l’épidémie. Pour l’instant, le ministère de la Santé dit qu’il ne faut pas y compter.

Christophe Gattuso, directeur de la rédaction

Source : lequotidiendumedecin.fr