Messageries sécurisées : ça bouge

Publié le 07/03/2007
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C 'est un cercle vicieux. Pour utiliser une messagerie sécurisée, ce qui est recommandé par la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) pour les échanges médicaux, il faut que mon correspondant en ait une aussi et qu'elle soit compatible.

Or, jusqu'à maintenant, la diffusion en est restée limitée.

Depuis le 29 septembre 2003, date à laquelle le GIP-CPS a homologué les premières messageries sécurisées interopérables, moins d'un millier de médecins ont fait une demande de certificat pour se servir de Sermentis (diffusé par le RSS), DocteurNet ou Security Box Mail (dans Aximessage). Les raisons en sont multiples : nécessité d'une installation, avec demande de certificat, contrainte de la CPS, coût et manque d'utilisateurs.

Par son approche sur le terrain, la messagerie associative Apicrypt sans échange de clés (voir encadré), plus souple d'utilisation et fonctionnant aussi sous Mac OS, a rencontré davantage de succès grâce à ses 24 associations locales qui en assurent la promotion. De proche en proche, elle a gagné 6 000 médecins libéraux et 1 300 laboratoires qui s'en servent activement (400 000 documents échangés par mois) et apportent leur contribution financière (60 euros/ an pour les médecins). Apicrypt est bien implantée dans le Nord, dans l'Est, dans le Sud-Est, en région parisienne (92, 93 et 94), en Limousin, etc.

Mais non homologuée CPS (sauf dans sa version Apimail, dont personne ne se sert), elle n'est pas interopérable avec les trois autres. Et elle utilise un système différent des standards actuellement en vigueur dans la sécurité informatique.

Un Webmail homologué GIP-CPS

Autre initiative : des Urml (Pays de la Loire) ou des plates-formes régionales (GIP Télémédecine de Picardie) tentent d'implanter les messageries sécurisées chez les médecins en leur offrant une boîte aux lettres sur un portail régional de communication. Il s'agit donc de Webmail (de type Hotmail, laposte.net, etc.), mais avec une sécurisation. Il s'est passé au début ce qui se passe quand la demande ne vient pas des utilisateurs : le gros des boîtes aux lettres, même gratuites, n'a jamais été ouvert. Ce n'est que récemment, par l'organisation de réunions locales, que les confrères ont fini par se contaminer. Depuis, les flux d'échanges augmentent régulièrement. D'autant que le Webmail va devenir interopérable avec les autres messageries. La Picardie et les Pays de la Loire ont en effet choisi la solution Easycrypt d'Enovacom, homologué en juin dernier par le GIP-CPS, une première du genre. Mieux encore : Easycrypt a passé avec succès des tests d'interopérabilité avec Apicrypt. Du coup, Enovacom a décidé d'ouvrir son offre Webmail aux libéraux, Easycrypt.net (59 euros TTC + 9,50 euros/mois).

Une nouvelle messagerie CPS

Si le Webmail ne manque pas d'atouts, Cegedim Logiciels Médicaux (CLM) a surtout retenu que la messagerie médicale ne décollerait qu'avec un nombre important d'utilisateurs et une simplicité d'usage à toute épreuve. D'où sa démarche de faire homologuer par le GIP-CPS sa propre solution, Secure Medical Mail, très simple à installer et à utiliser (Outlook simplifiée). Dès son homologation, cette messagerie sous Windows sera bien sûr installée dans tous les logiciels de CLM (sauf Médiclick). Pour le MEDEC, elle va faire l'objet d'un pack distribué gratuitement et utilisable par tous. On pourra envoyer des messages non sécurisés, des messages signés, des messages chiffrés, et les deux à la fois. Son coût de fonctionnement sera financé par un écran publicitaire. n

M.-F.P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8121