Négos : après les médecins, les dentistes !

Publié le 24/09/2016
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Après les médecins, c'est autour des dentistes de se rendre à la Porte de Montreuil, siège de l'Assurance maladie. Les syndicats de chirurgiens-dentistes et la cnamts ont ouverts jeudi des négociations qui devraient durer jusqu'à la mi-décembre. Sur le principe, la profession et le ministère des Affaires sociales, qui fixe le cadre des discussions avec l'Assurance maladie, sont d'accord sur le principe d'une revalorisation des tarifs de certains soins dentaires moyennant le plafonnement d'actes plus coûteux. C'est l'axe principal des discussions qui s'ouvrent, même s'il sera question aussi de renforcer la prévention, et d'améliorer la pratique des professionnels et leur répartition sur l'ensemble du territoire.

Dans un entretien aux Echos vendredi, la ministre, Marisol Touraine, dit vouloir "plafonner le tarif des prothèses et revaloriser les soins conservateurs" (comme le traitement d'une carie ou un détartrage). "J'espère que la négociation qui vient de s'ouvrir permettra d'aboutir. Sinon, j'assumerai mes responsabilités", prévient-elle.

De leur côté, les chirurgiens-dentistes réclament une "revalorisation importante des soins de base", "jusqu'à 100%" sur certains soins conservateurs et chirurgicaux (qui représentent 25% de leur honoraires mais 52% de leurs actes), a indiqué la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD). En contrepartie, ils proposent de plafonner les tarifs des soins prothétiques, beaucoup plus rémunérateurs, et qui ont servi de "soupape" pour les cabinets dentaires souffrant d'une hausse "exponentielle" de leurs charges, a expliqué la présidente de la CNSD Catherine Mojaïsky à l'issue de la première réunion. "On est au bout d'un système qui a montré ses limites", a-t-elle affirmé, estimant qu'"il faut un réinvestissement massif de l'Assurance maladie, pas un saupoudrage", a estimé Mme Mojaïsky mais "cela dépendra de sa marge financière". 

Ces discussions interviennent alors que la Cour des comptes s'est inquiétée mardi que près d'un assuré sur cinq dise avoir renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières. Dans son rapport, l'institution a proposé mardi que l'Assurance maladie prenne en charge à 100% un suivi annuel obligatoire et les soins conservateurs associés, tandis que les organismes complémentaires rembourseraient les soins prothétiques avec des tarifs plafonnés.

La participation de l'Assurance maladie au financement des dépenses bucco-dentaires est passée de 36% à 33% entre 2006 et 2014, les complémentaires, premiers financeurs, prenant en charge 39% des dépenses en 2014 et les assurés sociaux 25%. Un reste à charge "conséquent" pour les patients qui provoque de "fortes inégalités d'accès aux soins en fonction des revenus", selon les magistrats financiers de la rue Cambon.


Source : lequotidiendumedecin.fr