Les syndicalistes représentant les praticiens hospitaliers sont des hommes politiques comme les autres. À l’issue du scrutin émaillé par de nombreux incidents techniques, chacun a crié victoire. Pourtant, le grand vainqueur de l’élection est bien le camp des abstentionnistes. Seuls les biologistes et les pharmaciens échappent à ce marasme et se sont fortement mobilisés pour ces élections qui permettaient de désigner les représentants des médecins à la Commission statutaire nationale et au conseil de discipline. Le taux de participation n’atteint pas en effet 30 %. Quant aux résultats, ils traduisent l’émergence d’un nouvel acteur, Avenir hospitalier créé autour du SNphar-E. (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi). Dans le collège des praticiens hospitaliers, les plus nombreux, la liste commune INPH-CPH arrive largement en tête en raflant près de 42 % des suffrages dans les commissions statutaires nationales suivie par la liste Avenir hospitalier avec près de 25 % des votes. Convergences HP émarge à 20,5 %, suivie par l’Amuf-CGT à 8 %. Chez les hospitalo-universitaires, la situation est différente avec une nette domination de Convergences HP qui obtient 68,5 % des voix contre 21,4 % à l’INPH-CPH.
Réaffirmer son leadership
Ces résultats contrastés ont donc permis aux différents syndicats de réaffirmer leur leadership. Reste que les grands dossiers sont toujours sur la table. Et la balkanisation du syndicalisme médical est loin d’être un atout. Alors que s’opèrent des alliances entre syndicats historiques, de nouveaux acteurs dotés d’une réelle force de frappe comme Avenir-hospitalier entrent dans le jeu des négociations. Et brouillent les cartes. À condition toutefois d’obtenir le droit d’être admis à la table des négociations. La décision relève en effet du seul ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé. Cette division syndicale traduit également le sort distinct des spécialités médicales promises à des avenirs différents au sein d’un hôpital public, soumis lui à une diète certaine. En matière de rémunération par exemple, les anesthésistes-réanimateurs tiennent le haut du pavé, comme le rappelle un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), Cf. Décision Santé N° 280 p. 20. Quant à la division entre médecins et universitaires dotés de statuts différents, elle tend à s’élargir. Y a-t-il alors des perspectives communes pour les médecins hospitaliers ? Le résultat de ces élections incite plutôt à annoncer la fin de ce mirage.
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