Il n’ya pas que les séniors à être victimes des AVC. Selon le Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire (BEH) daté du 6 mars, les taux d’hospitalisation pour AVC ont augmenté de 10,8% chez les moins de 65 ans entre 2002 et 2008, passant de 630 à 674 pour 100 000 habitants. Et cette augmentation est flagrante dans les classes d’âge les plus jeunes, hommes comme femmes. Dans le détail, chez les hommes, le taux d’hospitalisation a grimpé de +16% chez les 25-34 ans, de +18% chez les 35-44 ans, de +13% chez les 45-54 ans et de +6% chez les 55-64 ans. Même chose chez les femmes ( respectivement +21% ; +23% ; +28% ; +18%).
La situation est inverse chez les plus âgés : le taux d’hospitalisation pour AVC a diminué de 6,6 % chez les 65 ans ou plus. Ce qui amène, au final, à une diminution globale des hospitalisations pour AVC de -2,6%. Même constatation faite pour les Accidents ischémiques transitoires (AIT) : ils ont augmenté de +15% chez les moins de 65 ans et ont baissé de 16% chez les seniors en 6 ans.
Faut il s’inquiéter de cette montée des AVC et AIT chez les plus jeunes ? Ces résultats appellent surtout à renforcer une prévention ciblée sur cette catégorie d’âge, mais aussi à poursuivre la lutte contre certains facteurs de risque vasculaires modifiables. dans el BEH, Christine de Peretti (Institut national de veille sanitaire, InVS) cite « l’HTA, le tabagisme, notamment en hausse chez les femmes, l’obésité, l’alimentation pauvre en poisson et en fruits, l’insuffisance d’activité physique, qui expliqueraient plus de 80 % des primo AVC ». D’autres facteurs, comme le diabète et les dyslipidémies, sont aussi de grands pourvoyeurs d’AVC.
Mortalité en baisse pour tous
Toutefois, si les taux d’hospitalisation ont tendance à augmenter chez les moins de 65 ans, une autre étude rapporte des données très rassurantes quant à la mortalité cérébrovasculaire, qui diminue globalement de 23%. Une diminution nette pour toutes les classes d’âge : -19,7% avant 65 ans et -24,3% pour les seniors. Cet abaissement de la mortalité cérébrovasculaire résulte de la conjonction de plusieurs facteurs : la réduction des AVC en général du fait de la prévention primaire, la réduction des récidives par une meilleure prévention secondaire, une prise en charge hospitalière plus systématique des AVC mineurs, une amélioration diagnostique… C’est une bonne nouvelle pour le plan AVC 2010-2104, qui semble donc porter ses fruits : rappelons qu’il a notamment permis de développer sur le territoire une centaine d’unités neuro-vasculaires afin d’améliorer la prise en charge, et de développer l’éducation thérapeutique des patients à risque ou ayant déjà été victimes d’AVC.
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