JUSQU’ALORS, les données sur le risque d’escarre en hospitalisation à domicile (HAD) étaient peu nombreuses. Or il s’agit d’un contexte particulièrement à risque, du fait d’un moindre passage des soignants, qui implique des difficultés de prévention des escarres.
Le travail présenté par le Dr Marc Poterre, médecin coordinateur de Santé Service HAD qui suit quelque 1 200 patients par jour, est une étude rétrospective sur six mois portant sur 522 séjours, réalisée à partir d’un audit des dossiers informatisés. Les patients, âgés en moyenne de 71,2 ans, étaient à risque d’escarres : ils présentaient en moyenne un indice de Karnofsky de 38 % et un score AVQ (activité de la vie quotidienne) de 16. Un antécédent d’escarre était noté dans 35,6 % des cas.
Une nouvelle escarre s’est développée dans 11,68 % des cas au cours du séjour, dont la durée moyenne était de 61 jours. Au moment de la découverte, il s’agissait d’un stade I dans 53 % des cas, d’un stade II dans 43 % des cas et d’un stade III dans 7 % des cas. 45,9 % des patients concernés étaient en HAD pour des soins palliatifs, 23 % pour un nursing lourd (pathologie neurologique) et 23 % pour un pansement complexe (terrain vasculaire).
Ce travail montre bien que le score de Braden à l’entrée est insuffisant pour juger du risque d’escarre : ce score était considéré comme moyen chez 46 % des patients ayant pourtant présenté cette complication. Il faut noter que le délai d’apparition de l’escarre est très variable, assez rapide en cas de pathologie cancéreuse et volontiers retardé dans les pathologies neurologiques.
D’après la session orale « escarres », modérée par le Dr Nathalie Faucher (Paris), avec les communications du Dr Marc Poterre (Cergy-Pontoise) et de Martine Barateau (Pessac).
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