Polyarthrite rhumatoïde : des nanoéponges efficaces chez la souris

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Publié le 03/09/2018
cartilage polyarthrite rhumatoide

cartilage polyarthrite rhumatoide
Crédit photo : phanie

Une équipe de l’université de San Diego, à La Jolla, aux États-Unis, vient de montrer l’efficacité, chez la souris et in vitro, de « nanoéponges » pour lutter contre la polyarthrite rhumatoïde (PR). Elles diminuent l’inflammation synoviale et limitent la destruction du cartilage.

Ces particules de 100 nanomètres de diamètre sont constituées d’un cœur en polymère biodégradable sur lequel adhèrent des membranes provenant de neutrophiles humains purifiés et activés.

Activation diminuée

Comme la cellule d’origine, les nanoéponges présentent donc à leur surface des antigènes caractéristiques des neutrophiles : récepteurs au TNF-alpha, récepteurs à l’interleukine-1 (IL-1) et antigènes-1 associés à la fonction de lymphocyte (LFA-1). Cela leur permet de piéger deux molécules jouant un rôle proéminent dans l’initiation et la progression de la polyarthrite : l’IL-1bêta et la TNF-alpha responsables de l'activation des chondrocytes. En revanche, les nanoéponges ne sont pas capables d’amplifier la réaction inflammatoire comme un neutrophile traditionnel.

Comment ces nanoparticules réagissent-elles face à une inflammation du cartilage ? C’est ce qu’a testé l’équipe in vitro. Elle a montré qu’en présence de nanoéponges, l’activation des chondrocytes diminue (malgré la présence d’IL-1bêta et de TNF-alpha dans l'échantillon), même chose pour leur apoptose, avec un effet dose-dépendant.

Testées in vitro sur le liquide synovial de trois patients, les nanoéponges ont également permis une diminution de l’activation des chondrocytes et de leur apoptose. Ils ont abouti à une augmentation significative d’agrécanne, avec une augmentation de production de 85,9 %, 82,8 % et 98,6 % contre 65,8 %, 55,4 % et 61,1 % pour le liquide non traité.

Bonne pénétration dans le cartilage

Enfin, sur des échantillons de tête fémorale de souris modèles de la PR, l’équipe observe une bonne pénétration dans le cartilage par les nanoéponges et une limitation de la dégradation du cartilage lorsque les nanoparticules sont utilisées en prétraitement.

Ce travail, encourageant bien que très préliminaire, s’inscrit dans le développement des nanoéponges par cette équipe. Depuis 2013, ce type de dispositif a montré une efficacité contre les toxines du staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM) et la septicémie.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr