O N sait que le système rénine-angiotensine (SRA) joue un rôle dans de nombreuses maladies cardio-vasculaires.
Un polymorphisme du gène de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ACE) pourrait constituer un facteur de risque d'infarctus du myocarde et de dilatation cardiaque post-infarctus. Un polymorphisme dans le gène de l'AT1R (récepteur de type 1 de l'angiotensine II) a été associée à l'HTA essentielle, une vasoconstriction coronarienne accrue et une hypertrophie cardiaque.
Une équipe néerlandaise (P. P. van Geel et coll.) a émis l'hypothèse que les deux polymorphismes accroissent de façon synergique l'activité du SRA et, par là, augmentent le risque d'événements ischémiques en majorant l'athérosclérose coronarienne.
Les chercheurs ont donc décidé d'établir le génotype d'hommes participant à l'étude REGRESS, qui a pour but d'évaluer, contre placebo, l'effet d'un traitement de deux ans par la pravastatine sur une athérosclérose coronarienne documentée par angiographie. Le génotypage a été possible chez 774 des 885 patients de l'étude ; parmi eux, 394 recevaient la pravastatine et 380 le placebo. Ainsi, on a identifié des sujets :
- non homozygotes pour ACE-D et AT1R-C (-/-) ;
- homozygotes seulement pour ACE-D (+/-) ;
- homozygotes seulement pour AT1R-C (-/+) ;
- homozygotes à la fois pour ACE-D et AT1R-C (+/+).
Résultat : les patients qui sont homozygotes à la fois pour ACE-D et AT1R-C (+/+) ont eu, de façon significative, davantage d'événements ischémiques au cours des deux ans du suivi (p = 0,035). Cette combinaison constitue donc un facteur de risque d'événements ischémiques récurrents.
Un fait troublant
Pourtant, les patients qui possèdent cette combinaison sont ceux qui ont la plus faible progression de l'athérosclérose coronarienne, ce qui est troublant. D'autant que ces deux phénotypes ne modifient pas la réponse au traitement.
Dès lors, comment expliquer l'effet observé sur le risque ischémique ? Les auteurs pensent qu'une hyperactivité du SRA pourrait contribuer à une instabilité de la plaque d'athérome par le biais de phénomènes prooxydants et inflammatoires.
« Heart », 2001 ; 85 : 458-462.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature