L ES honorables parlementaires ne sont pas toujours les derniers à n'appliquer qu'avec un enthousiasme modéré les lois qu'ils votent.
Ces dernières années, un nombre considérable d'élus se sont fait les chantres de la modernisation du système de soins, du nécessaire développement de l'informatisation des cabinets médicaux et de la non moins impérieuse télétransmission des feuilles de soins électroniques. Certains parlementaires ont approuvé et soutenu les campagnes incitant les médecins à télétransmettre et les assurés sociaux à présenter leur carte Vitale lors de chaque consultation. Conseils qui auraient plus de poids si les élus commençaient à faire le ménage chez eux. Car, tant le Fonds de Sécurité sociale de l'Assemblée nationale que la caisse autonome de Sécurité sociale du Sénat, qui sont placés sous le contrôle des parlementaires eux-mêmes, n'ont toujours pas de lien informatique avec le régime général. Résultat : lorsque les parlementaires présentent leur carte Vitale - car ils en ont bien une - les médecins ne peuvent l'utiliser pour télétransmettre les feuilles de soins. Au Sénat, on indique que le problème sera résolu « le plus rapidement possible », sans préciser si l'on compte avancer, dans cette affaire, à train de sénateur. Et à l'Assemblée, on attend que la carte Vitale 2 (contenant un résumé du dossier médical du patient) soit diffusée pour s'engager dans la voie de la télétransmission. A ce rythme, les parlementaires ne seront-ils pas les derniers Français à avoir des feuilles de soins papier ?
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