« Contrairement aux idées reçues, l'asthme ne disparaît pas ou rarement à l'adolescence. Nombre d'asthmes de l'enfance persistent ou réapparaissent à l'âge adulte sans compter les asthmes qui se révèlent ou réveillent à l'adolescence en particulier à la puberté », rappelle le Pr Antoine Magnan (pneumologue, CHU de Nantes).
Un adolescent sur dix est concerné
Globalement la prévalence de l'asthme est assez comparable chez l'enfant et l'adolescent : elle se situe autour de 8-10 %. En revanche les symptômes déclenchés par l'allergie étant plus bruyants chez l'enfant, la partie allergique de l'asthme a tendance à s'estomper au profit de l'asthme provoqué par les infections, les irritants. Reste que l'asthme est une maladie d'expression fluctuante dans le temps dont l'histoire naturelle peut être émaillée de rémissions et rechutes aux divers âges de la vie. Et à l'adolescence, il peut souffrir d'un retard au diagnostic. Il ne faut donc pas négliger chez l'adolescent, même en absence d'antécédents dans la petite enfance, des essoufflements passagers ou une toux chronique.
Souplesse et traitements à la demande
Pour favoriser l'observance, il faut probablement être un peu souple et privilégier les traitements à la demande dès que le patient va bien. Et depuis qu'on a les associations formotérol plus corticoïde inhalé (béclométasone, budesonide ou fluticasone), on a la possibilité de les utiliser en traitement de fond et aussi en traitement à la demande. Ce qui est intéressant pour que le patient puisse gérer le traitement en fonction des symptômes. « Mais l'essentiel est que l'adolescent n'interrompe pas les corticoïdes inhalés qui sont les plus importants », souligne Antoine Magnan. D'ailleurs chez l'adolescent, le traitement doit sûrement être encore plus personnalisé. Il faut adapter le traitement au sujet et pas l'inverse, dans une relation de confiance. On veillera en particulier à ce que les dispositifs d'inhalation soient commodes à utiliser et ne gênent pas l'adolescent pas dans sa vie sociale. Sachant qu'on a aujourd'hui la chance d'avoir une panoplie de traitement importante.
Enfin, il faut citer le développement d'applications sur mobile dédiées à l'asthme comme Mon Asthme, Astmacrise… mais aussi Asthm’Activ lancée en mars par la Caisse nationale d'Assurances-maladies. Elles peuvent séduire certains adolescents et les aider à se rappeler de la prise du traitement, évaluer dans quelle zone on est - verte, orange, rouge- et les plans d'action personnalisés à mettre en œuvre.
D'après un entretien avec le Pr Antoine Magnan (pneumologue, CHU de Nantes)
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