Cardiologie

Repenser la prise en charge de l’HTA

Publié le 03/02/2012
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Malgré les nombreuses recommandations, seul un hypertendu sur deux est dépisté et contrôlé, sans amélioration depuis 5 ans. Atteindre 70 % des hypertendus contrôlés en 2015 doit désormais être l’objectif.

L’amélioration de la prise en charge de l’hypertendu passe en premier lieu par un changement d’état d’esprit. En effet, comme l’explique le Pr Jean-Jacques Mourad (président du Comité Français de Lutte contre l’HTA) « L’hypertension ne doit pas être banalisée, il ne faut pas voir un patient avec un chiffre tensionnel mais un patient à haut risque d’AVC et de dépendance. Le patient doit avoir une vision positive du traitement qui n’est plus un traitement à vie, mais un traitement prolongateur de vie et sans maladie handicapante ».

Cette meilleure prise en charge passe par différentes étapes. Il faut s’assurer du niveau tensionnel en dehors de la consultation et, comme l’indique les recommandations actuelles, favoriser l’usage des méthodes de mesures ambulatoires (MAPA ou auto-mesure), avant le début du traitement médicamenteux, mais aussi lors du suivi, en particulier lorsque la PA n’est pas contrôlée en consultation. La mauvaise observance des traitements doit être recherchée à l’aide de questionnaires scientifiques.

Organes cibles

Le passage à une bi-thérapie est nécessaire en l’absence de contrôle avec une monothérapie et l’association fixe doit être privilégiée. Si le recours à une trithérapie est nécessaire, la trithérapie préconisée est la combinaison d’un bloqueur du système rénine-angiotensine, d’un inhibiteur calcique et d’un diurétique thiazidique. Les signes en faveur d’une HTA secondaire devront être recherchés (kaliémie basse, troubles du sommeil). Un avis spécialisé devrait être demandé avant l’apparition d’une complication, chez les patients non contrôlés. Enfin, il importe d’évaluer la performance de la prise en charge.

La place des études thérapeutiques est capitale afin de progresser encore dans la prise en charge de l’HTA. Pour le Pr Stéphane Laurent (hôpital Georges Pompidou, Paris), il est nécessaire « d’optimiser les études, notamment en faisant des études au long cours et de réaliser plus d’études sur l’atteinte des organes cibles ».

Symposium DaïchiSankyo lors des 22esJournées Européennes de la SFC.
Dr Brigitte Vallois

Source : lequotidiendumedecin.fr