Les récentes autorisations de mise sur le marché des IPP chez l’enfant et de nouvelles galéniques infantiles à venir font craindre une prescription abusive, dans le cas de simples coliques, de pleurs, de malaise, de RGO asymptomatique ou même de dyspepsie chez le grand enfant. Une inquiétude paradoxale dans le RGO, une pathologie au final peu connue, jusqu’aux éléments fournis par une étude lilloise au dernier congrès de la Société Française de Pédiatrie et Association des Pédiatres de Langue Française à Toulouse (10-19 juin 2009).
Un nourrisson sur quatre souffre d’un RGO
D’après cette étude observationnelle transversale, la prévalence du RGO (1) est élevée (10,3 %) et la prescription médicamenteuse fréquente. Le diagnostic de RGO domine chez le nourrisson (24,4 %), faiblit chez l’enfant 2 à 11 ans (7,2 %) pour s’élever à 10,7 % à l’adolescence. L’utilisation des prokinétiques diminue avec l’âge, à l’inverse des IPP dont la prescription la plus forte s’observe chez les 12-17 ans (64 % versus 20 % pour les 0-23 mois).
Selon les recommandations (2), seul le RGO acide authentifié (par pH-métrie œsophagienne) avec symptômes typiques et rapprochés, souvent accompagné de complications à type d’œsophagite ou de manifestations extra-digestives (ORL, respiratoires) relève d'un traitement par IPP pendant 2 à 3 mois. Parmi ces molécules, trois ont désormais l’AMM chez l’enfant à partir de l’âge d’un an, mais peuvent aussi être utilisées avant en cas de besoin. Deux IPP possèdent une indication (AMM) chez l’enfant pour l’œsophagite érosive par reflux à partir de l’âge d’un an : l’oméprazole (gélule dosée à 10 mg identique à celle destinée à l’adulte) et l’ésoméprazole (sachet de 10 mg spécifique à l’enfant).
RGO : L’ésoméprazole a également une indication dans le RGO symptomatique, à partir de l’âge de 1 an.
Trois IPP ont une indication à partir de l’âge de 11-12 ans dans l’œsophagite érosive par reflux (traitement de cicatrisation et traitement de prévention des récidives) : l’oméprazole (gélule de 10 ou 20 mg), l’ésoméprazole (comprimé de 20 mg) et le pantoprazole (comprimé de 20 mg).
Les régurgitations simples ne justifient d’aucun traitement par antisécrétoires (anti-H2 comme IPP) et sont à prendre en charge avec des mesures hygiénodiététiques (rassurer la mère/l’entourage, fractionner/diminuer le volume des repas, épaissir les biberons).
(1) Martigne L et coll. Gastroentérologie Clinique et Biologique 2009 ; Vol33 : 40-43)
(2)Recommandations de bonne pratique: antisécrétoires gastriques chez l'enfant, Afssaps juin 2008. http://www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/application/798…
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