Rock & pop music, version 2001

JAZZ-ROCK
Par Didier Pennequin

D ANS les années 1960, les « Guitar hero » dirigeaient le rock, surtout anglais. Eric Clapton au sein de Cream, Jimmy Page chez Led Zeppelin, Jimi Hendrix avec son trio et Jeff Beck dans le groupe des Yardbirds, où justement, en 1965, il avait remplacé Eric Clapton sur les conseils de Jimmy Page !.. Après avoir quitté cette formation deux ans après, il fonde le Jeff Beck Group (Rod Stewart, chant ; Ron Wood, futur Rolling Stones, basse) puis côtoie les nouvelles formes du jazz rock, en compagnie du claviériste Jan Hammer (ex-Mahavishnu Orchestra) dans les années 1970, avant de connaître une semi-retraite même s'il accompagne Tina Turner ou participe à des musiques de films.

Le grand retour a lieu en 1999 avec « Who Else ! », produit par le pianiste de jazz Tony Hymas, dans lequel déjà le guitariste explore les techniques nouvelles de la drum'n'bass et du techno hardcore, mêlées au rock'n'roll pur.
« You Had It Coming » (Epic/Sony Music), son dernier CD, est un album essentiellement instrumental qui prolonge les expériences entrevues avec beaucoup d'énergie, de passion et de fougue. La guitare y est dominante et Jeff Beck, 56 ans, dominateur.
Le groupe Nine Below Zero fait aussi partie de la riche culture rock anglo-saxonne, même si sa fondation par Dennis Greaves (guitare/chant), ne remonte qu'à 1978. Orienté musicalement vers un style rock-r'n'b-blues-funk, la formation enregistre, en 1981, un disque culte, « Don't Point Your Finger », qui vient d'être réédité vingt ans après (Zed Records/Virgin).
Un album qui plonge dans les racines du blues anglais et américain et qui comporte plusieurs perles du genre comme « Ain't Coming Back » ou « Three Times Enough ». De bien belles retrouvailles (1).
La chanteuse Rickie Lee Jones, 47 ans, qui fut la petite amie de Tom Waits, dans les années 1970, est une des grandes parolières du rock.
Son dernier opus « It's Like This » (Artemis Records/Sony Music), illustre parfaitement le travail au niveau du verbe de la compositrice-guitariste. Enregistré de surcroît avec quelques jazzmen de référence - John Pizzarelli (guitare), Peter Erskine (batterie) - et des intervenants vocaux comme Joe Jackson ou Taj Mahal, ce CD est aussi d'une grande puissance mélodique et harmonique, loin des déferlements tendance actuels.
Elle a du chien, elle est outrageusement sexy, elle ne chante pas trop mal, sait occuper la scène et les écrans grâce à son physique, elle cartonne dans les hit-parade. C'est une véritable bombe latina : Jennifer Lopez. Son dernier CD très electro, « J.LO » (Epic/Sony Music) est idéal pour les soirées « dance », car il bouge énormément et sent la dynamite.
A noter enfin que le guitariste Peter Green, 54 ans, de la même génération du blues blanc anglais que Clapton, Beck ou Page, leader de Fleetwood Mac, auteur compositeur de « Black Magic Woman » en 1968, tube repris par Santana par la suite, et... ex-employé des pompes funèbres (!), fait un bref retour sur scène en France (2).

(1) Aubervilliers, 22 mars ; Diesneyland-Marne-la-Vallée, 23 mars ; Annecy, 24 mars ; Salon-de-Provence, 27 mars ; Six-Fours Les Plages, 28 mars.
(2) Abbeville, 24 mars, Paris, Le Trabendo (Parc de la Villette), 25 mars.

Cent succès pour un siècle de jazz

L A collection « Jazz Kings » (distributeur Virgin), élaborée avec la collaboration de la radio du jazz sur Paris, TSF 89,9, vient de lancer deux coffrets de quatre CD, regroupant les cent plus grands succès de deux stars incontournables du jazz New Orleans et populaire : Louis « Satchmo » Armstrong et Sidney Bechet.

Ces rétrospectives couvrent essentiellement les premières décennies de la très longue et fructueuse carrière de ces deux grands instrumentistes qui furent à l'origine d'une musique considérée aujourd'hui comme la plus importante du siècle écoulé.
Pour le trompettiste/chanteur Louis Armstrong (1901-1971) comme pour le saxophoniste soprano/clarinettiste Sidney Bechet (1897-1959) - qui fit exploser le jazz dans le Paris de l'après-guerre et lança de nombreuses carrières -, le choix des cent titres, enregistrés entre 1925 et 1950, permet de retrouver la jeunesse et la genèse de styles différents mais complémentaires.
Le florilège consacré à Satchmo offre la possibilité d'entendre le leader en compagnie de ses Hot Five et Hot Seven - avec notamment Kid Ory (trombone), Johnny Dodds (clarinette) et Lil Armstrong (piano) (1925-1928) - puis à la tête de divers orchestres pour un merveilleux voyage dans le NO traditionnel.
Quant au coffret Bechet, il comporte, outre une belle rétrospective des primes années, plusieurs titres enregistrés à Paris en 1949-1950 avec des jeunes jazzmen français de l'époque comme Claude Luter, Mowgli Jospin (trombone), Moustache (batterie) ou Pierre Michelot (basse).
Deux grandes figures historiques du jazz, quatre CD et plus de cinq heures d'une superbe musique.

BLOC-NOTES

Printemps du jazz à Nîmes

La nouvelle édition du « Printemps du Jazz » de Nîmes fait la part belle, comme la plupart des festivals de cette saison, au renouveau du Free jazz avec notamment au programme le Sun Râ Arkestra, dirigé par le saxophoniste Marshall Allen, l'un des plus fidèles disciples du « Maître de l'espace » et de sa musique intergalactique, le quartette du légendaire Archie Shepp, l'énergique souffleur teuton Peter Brötzmann ou encore le très britannique John Surman (saxes/anches) en solo. Parmi les autres artistes attendus figurent les vocalistes Patricia Barber et Kurt Elling, le vétéran Lee Konitz (saxe-alto) en quartette, le toujours étonnant James Carter en version acoustique, l'excellent percussionniste français Mino Cinelu et le Caratini Ensemble dans son hommage à la musique de Louis Armstrong.

Nîmes (04.66.36.65.10), du 23 au 31 mars.

Céléa - Liebman - Reisinger

Un trio - Jean-Paul Céléa (contrebasse), Dave Liebman (saxes), Wolf Reisinger (batterie) - dont le style s'inspire à la fois des tonalités et des mouvances actuelles de la musique improvisée européenne et d'un certain classissisme en allant puiser dans des formes plus traditionnelles du jazz actuel.

Paris, Duc des Lombards (01.42.33.22.88), 21 & 23 mars, 21 h.

Emmanuel Bex

La relève de l'orgue à la française se retrouve en duo avec François Verly (percussions) pour jouer le répertoire de son dernier CD, « Mauve » (Naïve) en attendant la parution d'une nouvelle production.

Paris, Duc des Lombards (01.42.33.22.88), 19 & 20 mars, 21 h.

El Indio

Nouvelle coqueluche de la musique de jazz version cubaine, le trompettiste El Indio, dont le premier CD, « Nuevos Horizontes » (Tamarindo records/Dreyfus Jazz) vient tout juste de sortir en France, est un digne héritier des plus grands maestros de l'embouchure et du jeu aérien.

Paris, Sunside (01.40.26.46.60), 23 mars, 21 h.

New Délégation

Un trio insolite composé d'un des bassistes légendaires du pianiste Bill Evans, Marc Johnson, d'un tromboniste américain installé en France depuis de très nombreuses années, Glenn Ferris, et d'un pianiste suisse en pleine ascension, Michael Arbenz. A suivre...
Paris, Sunside (01.40.26.46.60), 21 & 22 mars, 21 h.

Gérard Marais

Gérard Marais (guitare) se produira à la tête de son groupe, « l'Ensemble de guitares », qui comprend de jeunes et moins jeunes virtuoses de la six-cordes électrique et acoustique, dont l'héritage est illimité et le désir de création extrêmement recherché et favorisé.
Paris, Maison de Radio France (01.56.40.15.16), 24 mars, 17 h 30.

Pretty Things

Qui se souvient encore de ce groupe de rock anglais célèbre dans les années 1960 ? Formé en 1963 par un ancien guitariste des Rolling Stones, Dick Taylor, le groupe - le premier à porter les cheveux longs ! - se fait surtout connaître en France, au « Bus Palladium », entre 1964 et 1965 grâce à quelques tubes, avant de tomber dans un oubli certain et de retrouver une courte période faste au cœur des années soixante-dix. Pour nostalgiques.

Billy Bob's Country Wester Saloon, Disney Village, 24 mars, 22 h.