«L E nombre d'accidents de rollers a doublé entre 1998 et 2000 (...); On a constaté que les victimes sont de plus en plus jeunes (de 9 à 15 ans) et que les accidents touchent principalement les débutants qui ne maîtrisent pas leur vitesse et les changements de direction. »
Le Pr Bertrand Chevalier, chef d'un service d'urgence pédiatrique et secrétaire général du Centre d'information et de rencontre pour la prévention des accidents d'enfants (CIRPAE), tire la sonnette d'alarme. Les adeptes du roller sont de plus en plus nombreux et de plus en exposés aux accidents en milieu urbain.
D'où l'urgence d'une réflexion sur le sujet et l'intérêt du colloque qui réunira le 5 avril prochain, à la Maison de l'assurance, à Paris, la Commission de sécurité des consommateurs, la Caisse nationale d'assurance-maladie, l'Institut national de veille sanitaire, le Comité français d'Éducation pour la santé et le CIRPAE.
Un sport synonyme de liberté
D'ores et déjà, la CSC a décidé de lancer une campagne de prévention des accidents de glisse urbaine, en partenariat avec le ministère de l'Intérieur. A travers les messages qui vont être diffusés, il va s'agir de « veiller à limiter la casse et (de) discipliner les pratiquants », en adoptant une communication douce et non agressive, pour un sport qualifié de « fun » et synonyme de liberté.
Contrairement aux idées reçues, on y déplore peu de collisions et de traumatismes crâniens. En réalité, les rollers chutent surtout devant un obstacle et sont principalement victimes de fractures des membres supérieurs (coudes et poignets).
D'où l'intérêt de diffuser parmi les adeptes de la glisse les équipements de protection que constituent coudières et autres genouillères.
Mais, surtout, il est urgent de se poser la question de règles de circulation enfin adaptées. Actuellement, en l'absence de toute disposition spécifique, le roller est assimilé au piéton et soumis aux mêmes obligations du code de la route que lui : il doit circuler sur les trottoirs, utiliser les passages pour piétons pour traverser la rue et respecter les feux tricolores. En règle générale, il ne peut utiliser ni la chaussée ni les pistes ou bandes cyclables.
Une mesure qui ne souffre qu'une exception : à l'occasion des roller-parades, ces manifestations géantes soumises à l'autorisation du préfet de police et qui sont organisées le vendredi soir à travers la capitale.
Or, les responsables (en l'occurrence à la direction des Libertés publiques du ministère de l'Intérieur) n'excluent pas, à l'avenir, d'autoriser l'utilisation des couloirs réservés aux bus et aux taxis, ainsi que les pistes cyclables, qui constituent une sorte de rail où le roller est à l'abri des changements de file intempestifs. Un plus en termes de sécurité également valable pour les piétons, qui ne seraient plus exposés aux risques de collision avec les amateurs de glisse.
Une journée du vélo, du piéton et du roller à Paris
Le dimanche 25 mars, Paris aura peut-être changé de maire, mais cela ne devrait pas empêcher le déroulement, pour la cinquième année consécutive, de la Journée du vélo, du piéton et du roller. A cette occasion, les amateurs pourront emprunter en toute sécurité, à partir de la place de la Bastille, quatre circuits vélos (à partir de 10 heures en direction du pont Charles-de-Gaulle, à partir de 14 h 30, vers le parc de Bagatelle, le parc de la Villette et le bois de Vincennes) et deux itinéraires de randonnée pédestre (à partir de 10 heures et 14 h 30 vers le parc de Bercy ou la porte Dorée). La RATP/Roue libre met gratuitement des vélos à la disposition des Parisiens et de nombreuses animations se dérouleront place de la Bastille.
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