C' EST au lendemain des élections aux unions régionales de médecins libéraux que les présidents de la Fédération des médecins de France, de l'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français et du Syndicat des médecins indépendants de France ont amorcé une stratégie de rapprochement (« le Quotidien » du 12 septembre 2000).
Il s'agissait pour eux de tenter de contrebalancer le poids écrasant de la Confédération des syndicats médicaux français et d'apparaître comme un interlocuteur crédible auprès du gouvernement et des caisses d'assurance-maladie.
La décision, quelque semaines plus tard, de la Fédération des médecins de France de se retirer des discussions avait déjà mis à mal ce projet. Le bureau de cette organisation avait alors, malgré l'avis favorable de son président et son vice-président, éprouvé une certaine réticence à rompre avec sa stratégie traditionnelle « d'unité d'action » avec la CSMF et le Syndicat des médecins libéraux (SML).
Un problème de nom
L'UCCSF et le SMIF n'en ont pas moins poursuivi leurs discussions et souhaité, malgré tout, aller au-delà de leur simple collaboration au niveau national en mettant sur pied une structure commune. L'assemblée générale du SMIF, qui s'est réunie le 27 janvier dernier, en a adopté le principe. Quant à l'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français, elle doit se prononcer sur cette question lors de son assemblée générale samedi.
Or, les discussions semblent aujourd'hui buter sur les contours de la nouvelle structure et notamment sur son appellation. Le SMIF souhaite en effet que le nom de la future organisation n'indique que des médecins et abandonne la référence aux chirurgiens. Une condition inacceptable pour l'UCCSF, qui redoute de voir certains de ses membres ne plus se reconnaître dans cette nouvelle structure et rejoindre le syndicat concurrent, l'Union des chirurgiens français. Les deux présidents veulent toutefois dédramatiser leur désaccord et affirment que le projet d'accord n'est pas définitivement abandonné.
« Nous sommes actuellement dans une phase de crise. Mais nous avons toujours une stratégie commune qui est celle de l'indépendance vis-à-vis des autres syndicats », reconnaît le Dr Jean-Gabriel Brun, qui préside aux destinées de l'UCCSF.
« Nous n'avons aucun désaccord profond mais nous jugeons la démarche précipitée », explique de son côté le président du SMIF, le Dr Félix Benouaich, qui se dit échaudé par la tentative d'alliance avec le SML. Il propose donc à l'UCCSF de mettre en place une commission qui serait chargée de travailler sur les statuts et le sigle de la nouvelle organisation. Mais ce sont justement cette hésitation et cette prudence qui semblent aujourd'hui irriter le président de l'UCCSF.
Mise à mal pour le moment, la stratégie de rapprochement entre les trois organisations pourrait toutefois resurgir à plus ou moins brève échéance. Avec moins de 10 % des voix enregistrées par chacune d'entre elles, lors des dernières élections professionnelles, leur alliance est aussi une question de crédibilité, notamment dans la perspective d'une nouvelle enquête de représentativité.
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