A MENE aux urgences par ses parents pour « malaise » soudain, inopiné, inexpliqué, accompagné de vomissements, d'un refus de boire, le nourrisson âgé en général de moins de 6 mois présente à l'examen initial une hypotonie, une somnolence et est geignard. Des troubles de la conscience, des convulsions, des traces de coups (20 % des cas) peuvent coexister. Devant de tels signes cliniques, la recherche d'une hémorragie intracrânienne doit être systématique : fond d'œil, scanner, ponction lombaire.
L'examen ophtalmologique est au tout premier plan de l'examen d'un nourrisson présentant le tableau clinique précédemment décrit et qui ne présente pas de traumatisme apparent. Il permet en effet de mettre en évidence l'existence d'hémorragies rétiniennes (souvent perlées, en flaque) qui incitent très fortement à penser au syndrome de l'enfant secoué. On peut également constater un œdème papillaire, voire un décollement de rétine. Présentes, selon les études, dans 75 à 100 % des cas, les hémorragies rétiniennes doivent impérativement faire demander un scanner en urgence, à la recherche d'une hémorragie cérébrale, qui sera le plus souvent présente dans plusieurs localisations.
L'hospitalisation de longue durée
Parmi les facteurs de risque mis en cause dans les problèmes de maltraitance, l'hospitalisation longue des nourrissons est de plus en plus souvent prise en compte, incitant à une prévention active des différents acteurs médicaux. Plus particulièrement, le problème des prématurés nécessite réflexion. En effet, parents « à très haut risque de maltraitance » ont trop longtemps été déresponsabilisés et laissés à l'écart des soins quotidiens apportés à leur enfant. Ayant déjà subi la séparation de la naissance, l'altération de « l'enfant parfait », les mères, notamment, se sentent souvent « dépossédées » de leur enfant, ce qui les conduit à un désinvestissement progressif et à une forte angoisse lorsqu'elles doivent elles-mêmes prendre leur enfant en charge lors du retour à domicile. C'est pourquoi, actuellement, dans de nombreux services de néonatalogie, est réalisée une prise en charge psychosociale avec une participation de plus en plus active des parents. Cela leur permet de tisser des liens avec leur enfant, de construire un projet de vie et de retour à domicile et de réduire l'influence négative de l'hospitalisation.
Journées de la maltraitance organisées par la Fédération d'activités médicales associées de protection de l'enfant et de l'adolescent à risque de l'hôpital Armand-Trousseau (Paris). Table ronde à laquelle participaient M. Pernier, les Prs Hélardot, Billette de Villemeur et Gold, ainsi que les Drs Viola et Pelosse.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature