La nomination vendredi de Philippe Juvin, responsable santé de la campagne de Nicolas Sarkozy, comme prochain patron des urgences de l’HEGP fait des remous. Après la CGT, c’est le très actif Mouvement de défense des hôpitaux publics (MDHP) qui y trouve à redire. Dans un communiqué, ses animateurs, les Pr André Grimaldi, et Bernard Granger et le Dr Anne Gervais estiment que cette nomination «suscite un profond malaise au sein de la communauté médicale de l’AP-HP.» Le MHDP considère que la promotion du Pr Juvin à ce poste plein temps est peu compatible avec, outre ses responsabilités actuelles dans la campagne de Nicolas Sarkozy, ses fonctions de maire de la Garenne-Colombes et de député européen. «Déjà dans son poste précédent à l’hôpital Beaujon, son absentéisme avait été signalé. Il en est de même depuis le 2 novembre 2011, date de son transfert à l’hôpital Pompidou. Il y est présent de temps en temps, quelques heures par semaines,» relèvent les animateurs du MDHP, qui considère que «sa nomination comme responsable des urgences d’un grand hôpital parisien» est «un mauvais signal adressé la communauté médicale de l’AP-HP .»
Outre son emploi du temps, c’est aussi sa proximité avec le président de la République qui est aussi visée par ses détracteurs. «De telles ingérences politiques dans le processus de nomination des médecins sont inacceptables, car elles violent l'indépendance médicale des praticiens, de plus en plus malmenée aujourd'hui», estime pour sa part la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), premier syndicat des médecins hospitaliers, qui ne met pas en cause néanmoins les compétences professionnelles du Pr Juvin. «L'urgence de cette nomination semble moins tenir aux besoins du service qu'au calendrier électoral», souligne de son côté le Mouvement de Défense de l'Hôpital Public.
Interrogé par l'AFP, le Pr Juvin a démenti avoir été nommé dans l'urgence, avant l'échéance présidentielle. «J'ai été nommé au cours d'une procédure qui a duré deux ans et il y avait trois candidats», a-t-il affirmé. «Je prends l'engagement que dans un an les patients seront mieux et plus rapidement accueillis aux urgences de Georges-Pompidou qu'aujourd'hui», a-t-il ajouté, estimant que ce qui lui est surtout reproché c'est son «engagement politique».
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