REFERENCE
I. PROPOSITIONS
A - La gravité potentielle de l'hépatite due au virus B (VHB) justifie sa prévention.
Ces complications sont les suivantes.
A1. La prévalence des formes fulminantes est d'environ 1 %.
A2. Le risque de passage à la chronicité est de l'ordre de :
a) 30 % chez l'adulte ;
b) 80 % chez l'enfant.
A3. En cas d'hépatite chronique ou de cirrhose :
a) il existe un risque important d'apparition d'un carcinome hépatocellulaire (CHC) ;
b) la vaccination contre le VHB a pu faire diminuer l'incidence du CHC dans certaines régions du monde.
B - Prévention : quels moyens ?
La prévention peut être passive, active ou mixte.
B1. Prévention passive
a) Elle repose sur l'administration d'immunoglobulines spécifiques anti-HBs.
b) Elle est recommandée dans les situations suivantes :
1. piqûre avec du matériel contaminé ;
2. nouveau-né de mère porteuse de l'AgHBs ;
3. sujets contacts d'un malade atteint d'hépatite B.
c) Elle doit chaque fois que cela est nécessaire être associée à une vaccination (notamment chez le nouveau-né de mère porteuse de l'AgHBs ou dans l'entourage familial d'un sujet porteur de l'AgHBs).
B2. Vaccination
a) La vaccination contre le VHB est efficace : le taux d'immunisation est de l'ordre de 90 %.
b) Les effets indésirables sont exceptionnels. En effet :
1. il s'agit d'une vaccination habituellement très bien tolérée ;
2. les données de pharmacovigilance de plusieurs pays et plusieurs études cas-témoins n'ont pas permis d'établir une association entre sclérose en plaques (SEP) et la vaccination contre le VHB ;
3. il n'a été décrit aucun cas de SEP au décours de la vaccination d'un nourrisson (période recommandée pour ce vaccin).
c) La vaccination du personnel de santé est obligatoire.
d) Il est recommandé de vacciner les nourrissons, les adolescents et les « sujets à risque » (cf. encadré).
e) Le schéma vaccinal recommandé est du type 0-1-6 (deux injections à un mois d'intervalle, la troisième six mois après la première). Il est donc recommandé de respecter un intervalle d'au moins un mois entre la première et la deuxième injection et un intervalle compris entre cinq et douze mois entre la seconde et la troisième injection. Dans des cas particuliers (comme un départ en zone d'endémie), on peut proposer trois doses rapprochées et un rappel au bout de un an.
f) Au-delà des trois injections du schéma initial, les rappels ne sont maintenant recommandés que dans des cas particuliers, telles les situations indiquées en italique dans le tableau 1 et le risque professionnel. Dans ce dernier cas :
1. si la primovaccination a été faite avant l'âge de 25 ans, un rappel est inutile ;
2. si la primovaccination a été faite après 25 ans et que l'on ne dispose pas d'un dosage d'anti-HBs > 10 mUI/ml, le rappel à cinq ans doit être effectué, suivi d'un dosage d'anticorps anti-HBs, un à deux mois plus tard. Si ce dosage est < 10 mUI/ml, le médecin du travail peut proposer des doses additionnelles (sans dépasser six injections au total).
II. REPONSE
L'affirmation A2. a) n'est pas exacte. En effet, chez l'adulte le passage vers la chronicité n'est pas de 30 %, mais plutôt de l'ordre de 10 % (environ 5 % chez la femme et 15 % chez l'homme). Le risque est plus élevé chez le sujet immunodéprimé (de 20 à 40 %).
(1) Le Dr Claude Eugène est l'auteur de l'ouvrage « Les hépatites virales », collection Consulter/Prescrire, une coédition « le Quotidien »-Masson.
Vaccination recommandée : « sujets à risque »*
- Nouveau-nés de mère AgHBs+.
- Enfants handicapés en institution.
- Enfants d'âge préscolaire en collectivité.
- Enfants et adultes en institution psychiatrique.
- Relations sexuelles avec des partenaires multiples.
- Toxicomanes (voie parentérale).
- Résidence en pays de moyenne ou de forte endémie.
- Activités à risque : santé, pompier, secouriste, policier, égoutiers, éboueurs...
- Risque de transfusions massives ou itératives.
- Entourage d'un sujet infecté.
* Contrôle de l'immunité recommandé.
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